Le marketing en temps réel entre "buzz word" et tendance de fond : Quels enje...
Mémoire sur le Personal Branding
2. Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement Flavien Chantrel, community
manager pour RegionsJob qui a bien voulu m’épauler dans la réalisation de ce
mémoire. Son accueil, sa confiance et le partage de son savoir et de son expérience
ont fait de ce mémoire une expérience enrichissante et particulièrement agréable.
De plus, je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin dans la
réalisation de ce mémoire :
Nicolas Bordas, président de TBWA/France
Fadhila Brahimi, spécialiste du Personal Branding
Franck Lapinta, responsable marketing web et RH 2.0
Didier Baichere, vice-président des ressources humaines chez Logica
Guillaume Cailloux, étudiant à l’ISCOM
David Zea
Valentin Vivier
Adeline
2
3. SOMMAIRE
A. Contexte...............................................................................................................4
1. Définitions ................................................................................................................... 4
a) Identité numérique .................................................................................................... 4
b) Personal Branding .................................................................................................... 5
c) E-réputation .............................................................................................................. 5
2. Aspect web .................................................................................................................. 6
a) Les réseaux sociaux ................................................................................................. 6
b) Les blogs ................................................................................................................ 22
3. Aspect sociologique................................................................................................. 25
4. Aspect Ressources Humaines ................................................................................ 27
B. Approfondissement de la problématique .......................................................34
1. Le Personal Branding : accessible à tous ?........................................................... 34
2. Le Personal Branding pour… .................................................................................. 34
a) … développer son réseau....................................................................................... 35
b) … trouver un emploi ............................................................................................... 37
c) … être reconnu en tant qu’expert ........................................................................... 38
3. Quelles utilisations ?................................................................................................ 38
a) Les démarches originales ....................................................................................... 39
b) Twitter ..................................................................................................................... 41
c) Facebook ................................................................................................................ 43
d) Réseaux sociaux professionnels ............................................................................ 45
e) Blogs ....................................................................................................................... 46
4. Les limites & les risques .......................................................................................... 48
a) Le « Personal Branling »......................................................................................... 48
b) Le « Bad buzz »...................................................................................................... 49
c) Internet : place publique qui n’oublie pas................................................................ 51
d) Être ou ne pas être anonyme ................................................................................. 53
e) L’homonymie........................................................................................................... 54
f) Les outils de mesure d’influence ............................................................................. 55
C. Recommandation ..............................................................................................58
1ère étape : la découverte................................................................................................. 59
2ème étape : la création..................................................................................................... 60
3ème étape : la communication ........................................................................................ 61
4ème étape : l’entretien...................................................................................................... 61
Annexes ....................................................................................................................63
Annexe n°1 : Interview de Nicolas Bordas .................................................................... 64
Annexe n°2 : Interview de Fadhila Brahimi ................................................................... 68
Annexe n°4 : Interview de Valentin Vivier ..................................................................... 76
Annexe n°5 : Résultats de l’enquête quantitative......................................................... 81
Sources bibliographiques............................................................................................... 88
3
4. Internet a changé le monde. Rien n’est plus comme avant et nous devons nous y
faire mais surtout nous adapter. Tous les domaines sont touchés y compris le monde
du travail auquel nous nous intéresserons principalement. Internet est aujourd’hui
complètement intégré aux démarches de recrutement et de recherches d’emploi; il
est donc primordial de maitriser ou du moins d’être informé des rouages du
« Personal Branding » (terme importé des Etats-Unis parfois traduit en France par
« marque personnelle »). Il convient donc de se poser la question suivante :
Comment faire du web un outil efficace de Personal Branding ?
A. Contexte
1. Définitions
a) Identité numérique
L’identité numérique est constituée de l’ensemble des éléments caractérisant votre
présence en ligne. Elle peut revêtir plusieurs facettes. En effet, d’un réseau social à
un autre, ou plus largement d’un site internet à un autre, nous n’agissons pas de la
même manière. De façon consciente ou inconsciente, nous nous adaptons à chaque
plateforme pour laisser transparaitre uniquement ce qu’il veut montrer. On
s’exprimera donc différemment sur Twitter ou sur Viadeo.
On peut faire un parallèle avec la vie quotidienne. On s’exprime et ne se comporte
pas de la même manière en fonction du lieu et/ou des gens qui sont avec nous.
C’est la multiplicité de ces traces et de ces identités qui composent l’identité
numérique. Se pose donc la question de savoir si on dispose d’une ou de plusieurs
identité numériques et surtout de la manière dont on va donner de la cohérence au
tout…
4
5. b) Personal Branding
Appelé en France plus communément « marque personnelle » ou parfois le
« marketing de soi », le Personal Branding est un procédé par lequel un individu se
met en avant et se différencie à travers des outils de communication, notamment sur
internet, pour atteindre un objectif (trouver un emploi, trouver un client, etc.).
Il englobe une partie de nos identités numériques, en particulier nos profils sur les
réseaux sociaux professionnels, mais pas uniquement. En effet, nous faisons tous,
de façon plus ou moins volontaire, du Personal Branding. Par exemple une personne
poste une photo sur Facebook sur laquelle elle est aux côtés d’une personnalité
célèbre : ainsi, elle se met je me mets en scène et veut qu’on la voit. Mais ce type de
Personal Branding n’a pas véritablement d’objectif. Par ailleurs, il existe un Personal
Branding travaillé, réfléchi qui est pensé comme une véritable stratégie. Il faut donc
distinguer ces deux types de processus où l’un est plutôt « actif » et l’autre « passif »
et c’est bien au Personal Branding que je qualifie d’ « actif » que ce mémoire va
s’intéresser.
c) E-réputation
La E-réputation est la réputation sur le web. Elle est l’opinion que les autres se font
d’une personne (ou d’une marque) entre autres en fonction des résultats trouvés en
ligne sur celle-ci. Il n’y en a pas nécessairement qu’une seule : on peut avoir une
bonne E-réputation auprès d’un public et une mauvaise auprès d’un autre.
Elle est le fruit d’une stratégie de Personal Branding (bien, mal, ou pas orchestrée)
et/ou du développement d’identités numériques. Cependant, comme le dit Philippe
Buschini sur son blog, « il existe deux différences de taille entre la réputation et l’E-
réputation ». En effet, celui-ci met en exergue le fait qu’avec Internet, aucune trace
ne s’efface (ou presque) et que donc, dès lors que l’on s’exprime sur telle ou telle
chose, cela restera toujours écrit quelque part. De plus, la faculté d’internet de
propager un message à vitesse grand V tend à faire disparaître certaines notions
essentielles de celui-ci. À la manière d’un écho, la qualité de l’information est de
5
6. moins en moins bonne dès lors que la distance (nombre d’intermédiaires) augmente.
C’est pourquoi il est de plus en plus nécessaire pour tout individu et encore plus pour
une entreprise de gérer sa E-réputation.
2. Aspect web
a) Les réseaux sociaux
• Facebook
Qu’est-ce que c’est ?
D’après la définition du site lui-même, Facebook est un réseau social qui « vous
permet de rester en contact avec les personnes qui comptent dans votre vie;
cependant, il est certain qu’aujourd’hui ce site représente bien plus que cette simple
phrase.
Ce réseau social a été créé par Mark Zuckerberg le 4 Février 2004. À l’origine, il
s’agissait juste d’un réseau communautaire d’étudiants de l’université d’Harvard mais
très rapidement celui-ci séduit de plus en plus d’universités, puis d’entreprises et
finira par être ouvert à tous (ou presque, les personnes de moins de 13 ans n’y ayant
pas accès) le 26 septembre 2006.
Le succès est immédiat et aujourd’hui le réseau social compte plus de 900 millions
d’utilisateurs actifs chaque mois et chaque jour c’est plus de 526 millions de
personnes qui s’y connectent et également plus de 300 millions de photos qui y sont
ajoutées1.C’est aussi le 2ème site le plus visité en France et dans le monde derrière
Google2.
1
http://www.blogdumoderateur.com/index.php/post/facebook-10-chiffres-retenir-
premier-trimestre-2012
2
http://www.alexa.com
6
7.
En France, le réseau social a déjà attiré plus de 24 millions d’utilisateurs, ce qui
représente plus de 37% de la population et plus de la moitié des internautes français,
ce qui en fait le réseau social ayant le taux d’appartenance le plus élevé de France.
En terme de nombre d’utilisateurs, la France se place donc en 9ème position dans le
monde1.
C’est également le réseau social le plus connu avec plus de 95% de taux de
notoriété auprès des internautes français2.
À quoi ça sert ?
Facebook offre de nombreuses fonctionnalités. Chaque utilisateur possède un profil
sur lequel il renseigne un certain nombre d’informations (âge, sexe, ville, métier,
famille, intérêts, etc.). Il peut mettre son profil en relation avec d’autres en les
ajoutant comme « amis » afin de pouvoir avoir accès à leurs informations visibles
(chaque utilisateur pouvant choisir de filtrer la diffusion de ses informations à tel ou
tel utilisateur) et vice-versa. Cependant l’utilisation de ces filtres (qui s’organisent en
listes) sont encore très peu utilisés puisque c’est un paramètre qui a été ajouté et
avec lequel les utilisateurs ne se sont pas familiarisé.
Concrètement, ce site permet d’entrer en contact ou de garder contact avec des
personnes. Chacun utilise le réseau social comme il l’entend et peut ajouter comme
1
http://www.alexa.com
2
http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=1671
7
8. amis virtuels ses véritables amis mais aussi ses collègues, ses supérieurs, ses
anciens camarades, sa famille, etc. C’est en fonction de ces « amis virtuels » que
l’attitude, le comportement de l’utilisateur s’adapte… ou ne s’adapte pas.
Qui y trouve-t-on ?
Globalement, les utilisateurs de Facebook en France sont homogènes. En effet nous
y retrouvons presque autant d’hommes que de femmes (avec un léger avantage
pour ces dernières qui y sont majoritaires à 52%) et toutes les tranches d’âge y sont
représentées. Cependant, on observe tout de même que plus de la moitié des
utilisateurs ont entre 18 et 34 ans.
Utilisateurs de Facebook
selon leur sexe
48% Homme
52% Femme
Source : SocialBakers
Utilisateurs de Facebook selon
leur âge
5% 3% 13-15
8% 16-17
10% 8%
18-24
25-34
16%
25% 35-44
45-54
26% 55-64
65 et plus
Source : SocialBakers
8
9. Par ailleurs, ce réseau social est sujet à controverses puisqu’il provoquerait une
forme d’addiction semblable à certaines des drogues les plus fortes. Un article du
blog du modérateur à ce sujet-là1 recense les différentes causes de l’addiction à
Facebook. Ainsi, les internautes sont invités à s’auto-évaluer en choisissant une
réponse allant de « très rarement » à « très souvent » sur les critères suivants :
• Vous passez beaucoup de temps à penser à Facebook, ou à prévoir de vous
rendre sur Facebook
• Vous ressentez de plus en plus le besoin d'utiliser Facebook
• Vous utilisez Facebook afin d'oublier vos problèmes personnels
• Vous avez essayé de restreindre votre utilisation de Facebook, sans succès
• Vous êtes inquiet, agacé si on vous interdit l'accès à Facebook
• Vous utilisez tellement Facebook que cela a un impact sur vos études ou
votre travail
Finalement, si l’internaute a répondu souvent ou très souvent à au moins quatre de
ces affirmations, c’est qu’il y a un problème.
Enfin, paradoxalement, alors que Facebook propose des fonctionnalités sans fin, les
comportements de ses utilisateurs tendent généralement tous vers quelques
utilisations différenciées mais pas beaucoup plus. Pour illustrer cela, un site
américain s’est amusé dans un article, repris par le blog du modérateur2, à classer
en 11 catégories les utilisateurs de Facebook qui seraient donc les suivants :
• La hyène : ne dit jamais rien à part LOL ou MDR.
• Le voyeur : ne « like » jamais, ne commente jamais, mais lit tout et fait même
référence à vos statuts quand vous vous voyez.
• Le coq : pense qu'il a une mission : dire bonjour tous les matins à ses amis
Facebook.
• Mr/Mme populaire : a 4537 amis mais on ne sait pas pourquoi.
1
http://www.blogdumoderateur.com/index.php/post/Les-‐6-‐signes-‐de-‐l-‐addiction-‐a-‐
Facebook
2
http://www.blogdumoderateur.com/index.php/post/Les-‐11-‐types-‐d-‐utilisateurs-‐
Facebook
9
10. • Le joueur : passe ses journées sur Farmville, Mafia War et autres jeux
sociaux.
• L'Emo : déteste sa vie et passe son temps à mettre des statuts déprimants.
• Le promoteur : vous envoie en permanence des invitations pour des
évènements auxquels vous n'irez jamais.
• Le voleur : pique les statuts et les photos des autres pour les mettre sur sa
« Timeline ».
• Le/La Drama Queen : se plaint toujours, a toujours des soucis, mais ne
précise jamais ce que c'est.
• Le reporter : décrit toujours ce qu'il fait et avec qui. Même si on s'en fiche.
• Le liker : ne dit jamais rien, mais like tout ce qui bouge.
• Twitter
Qu’est-ce que c’est ?
Twitter est ce que l’on appelle un site de micro-blogging, c’est à dire que l’on y poste
des brèves mais de taille très réduite. En effet, un « tweet » (comprenez une brève)
ne peut être composée que de 140 caractères au maximum. Cela oblige les
utilisateurs à être concis et efficaces dans le choix de leurs mots.
Le site a été créé en mars 2006 et lancé en juillet de la même année par Jack
Dorsey. Aujourd’hui c’est le 9ème site le plus visité au monde (11ème en France) et il
comptabilise plus de 465 millions de comptes dont 140 millions d’utilisateurs actifs et
le nombre d’inscrits a augmenté de 40 entre septembre 2011 et avril 2012. Chaque
jour c’est plus de 340 millions de tweets qui sont envoyés sur le réseau social.
En France il y aurait plus de 5 millions d’inscrits mais « seulement » 1,2 million
d’utilisateurs actifs.
En novembre 2011 c’est le 3ème réseau social le plus connu des internautes français
avec plus de 85% de taux de notoriété (+22 points en deux ans). Cependant il n’est
utilisé que par 8% (+1 point sur un an) des internautes français.
À quoi ça sert ?
10
11. Contrairement à la majorité des autres réseaux sociaux, Twitter est « LE » réseau
social de l’instantané. C’est sur ce site (et avant les médias) que de nombreux
événements ont été annoncés en premier, comme par exemple le scandale DSK, le
tremblement de terre au Japon, la tuerie en Norvège, et bien d’autres encore. Il a
également été un des outils d’informations majeurs utilisés lors des révolutions
arabes par les journalistes et les révolutionnaires.
Outre ces utilisations quelque peu rarissimes, le réseau social, de par la diffusion
ultra rapide des informations, peut permettre de passer des annonces. C’est
également un moyen de rentrer en contact avec d’autres internautes (généralement
identifiés) et c’est en grande partie grâce à Twitter que j’ai moi-même pu contacter
l’ensemble des personnes interviewées dans le cadre de ce mémoire.
Qui y trouve-t-on ?
Bien que cela soit progressivement en train de changer, Twitter est aujourd’hui le lieu
de rencontre des « early adopters » et des « influents » en France. En effet ils sont
pour plus de la moitié des « experts du web » puisqu’ils sont 59,9 % à surfer depuis
plus de 8 ans. De plus, on observe que 8 twittos (comprenez utilisateur de Twitter)
sur 10 sont des hommes et la même proportion est âgée entre 15 et 34 ans. Par
ailleurs, plus de 90% des utilisateurs de Twitter s’y connectent plusieurs fois par jour
et sachant que 65% d’entre eux ont un Smartphone, ils sont plus de 80% à se
connecter sur le site via leur mobile. Enfin, ils passent en moyenne 21 minutes sur le
site chaque mois1.
1
http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/profil-utilisateurs-twitter/achat-en-
ligne.shtml
11
12. Utilisateurs de Twitter
selon leur sexe
21%
Homme
79% Femme
Source : étude Ipsos Profiling 2010-2011
Utilisateurs de Twitter selon
leur âge
3%
17% 15-24
49% 25-34
35-49
31%
50 et plus
Source : étude Ipsos Profiling 2010-2011
Contrairement à Facebook, Twitter rassemble des gens ayant des centres d’intérêts
proches. Les échanges y sont beaucoup plus d’ordre professionnels : ils partagent
leur veille, leurs astuces, leurs coups de cœur, etc. Il a davantage vocation à faire
grandir son réseau qu’à se faire de nouveaux amis ou d’en retrouver.
• Google +
Qu’est-ce que c’est ?
Google + est le réseau social du géant Google lancé le 28 juin 2011 et ouvert au
grand public le 20 septembre de la même année. Présenté comme étant le nouveau
12
13. concurrent de Facebook. Il compterait aujourd’hui plus de 170 millions de membres
dans le monde et environ 3,4 millions en France.
En moins d’un an, Google + est parvenu à se faire connaître par près de deux tiers
des internautes français et a déjà attiré 12% de ces derniers. Cependant, c’est le
réseau social sur lequel les internautes français passent le moins de temps avec
seulement 3 minutes par mois.
À quoi ça sert ?
Dans l’ensemble, les fonctionnalités de Google + sont les mêmes que celles de
Facebook. Quelques différences existent cependant avec l’existence de cercles
permettant de trier ses contacts plus facilement sur Goggle + que sur Facebook (qui
a amélioré ses options de confidentialité peu après l’arrivée de Google +). La grosse
différence entre les deux réseaux sociaux réside dans leurs communautés. En effet,
les utilisateurs de Google + se rapprochent davantage de ceux de Twitter que de
ceux de Facebook.
Qui y trouve-t-on ?
Le site étant relativement récent il est difficile d’établir le profil type de l’utilisateur de
ce réseau social en France. Cependant, à échelle mondiale, les utilisateurs de
Google + sont à 63% des hommes et sont âgés en majorité de 18 à 34 ans. On
constate donc une similitude entre les utilisateurs de Twitter et ceux de Google +.
Finalement, le chiffre le plus éloquent et le plus inquiétant pour Google + est le
suivant : seulement 17% des comptes sont actifs. Cela s’explique par un fort
engouement à sa sortie mais qui s’est vite estompé car la nouveauté n’était pas
suffisamment puissante pour contre balancer la suprématie de Facebook. Larry
Page, le créateur de Google fait ces derniers temps de son réseau social un enjeu
majeur de la marque et ce dernier pourrait devenir prochainement un véritable
concurrent de Facebook, son principal atout étant la possibilité de greffer les
précédents services de Google à Google +, phénomène actuellement en cours…
13
14. Utilisateurs de Google +
selon leur sexe
37% Homme
63% Femme
Source : www.frenchweb.fr
Utilisateurs de Google + selon
leur âge
7%
0-18
9%
11% 18-24
23% 25-34
15%
35-44
45-54
35%
55 et plus
Source : www.frenchweb.fr
• Viadeo
Qu’est-ce que c’est ?
Contrairement aux trois réseaux sociaux présentés précédemment, Viadeo est un
réseau social à vocation professionnelle. Créé en 2004 par deux français, Viadeo
rassemble aujourd’hui plus de 45 millions d’inscrits et pas moins de 4,5 millions en
France. Le réseau accueille plus de 30 000 membres par jour mais séduit
principalement des employés de petites entreprises (60% des membres).
En France, 27% des internautes connaissent Viadeo, ce qui le place en 13ème
position, juste devant son principal concurrent Linkedin, en terme de notoriété auprès
14
15. des internautes français. De plus, ce réseau social est le 17ème site le plus visité en
France.
À quoi ça sert ?
Comme dit précédemment, Viadeo est un réseau social professionnel; les objectifs
de ses membres sont donc bien différents des réseaux sociaux « classiques ». En
effet, la volonté d’un tel site est de nouer des liens entre professionnels et le réseau
social s’articule autour de trois objectifs :
- le networking : pour retrouver ses anciens collègues et camarades, enrichir
son carnet d’adresses
- le business : rendre visible des offres/produits et trouver des prospects ou
clients
- la carrière : se faire chasser en affichant son expertise et trouver de futurs
collaborateurs
Qui y trouve-t-on ?
Comme la majorité des réseaux sociaux que nous avons présentés ci-dessus,
Viadeo regroupe une majorité d’hommes (60%). Mais, contrairement à ces mêmes
réseaux sociaux, Viadeo attire des internautes plus âgés puisque plus de la moitié
des membres de ce réseau social ont entre 35 et 54 ans.
Utilisateurs de Viadeo
selon leur sexe
40% Homme
60% Femme
Source : étude Ipsos Profiling 2010-2011
15
16. Utilisateurs de Viadeo selon
leur âge
10% 10%
15-24
25-34
23%
28% 35-44
45-54
55 et plus
26%
Source : étude Ipsos Profiling 2010-2011
• Linkedin
Qu’est-ce que c’est ?
De la même manière que Viadeo, Linkedin est un réseau social professionnel. Celui-
ci est né un an plus tôt que son concurrent, aux Etats-Unis, en 2004. Il comptabilise
aujourd’hui plus de 150 millions d’utilisateurs dans le monde et plus de 3 millions en
France. Linkedin est le 14ème réseau social en terme de notoriété en France puisqu’il
est connu par 25% des internautes français (+11 points sur un an). Enfin, le site se
place en 13ème position en terme de visites en France (soit 4 places devant Viadeo).
À quoi ça sert ?
Comme Viadeo, Linkedin a pour ambition de mettre en relation des professionnels.
Le réseau social s’organise lui aussi autour de trois points très similaires à ceux de
Viadeo:
- gestion du réseau et veille sur son secteur
- trouver des professionnels et une expertise
- gérer son image sur le web
16
17. Enfin, la différence majeure par rapport à Viadeo est sa dimension internationale qui
est bien plus ancrée que chez son concurrent.
Qui y trouve-t-on ?
La tendance observée sur les précédents réseaux sociaux présentés se confirme à
nouveau puisque les utilisateurs de Linkedin en France sont à 64% des hommes.
Cependant, contrairement à son homologue d’origine française, Linkedin est sur-
représenté chez les plus de 55 ans (21% contre 10% chez Viadeo) ; à l’inverse, les
45-54 ans sont sous-représentés (10% contre 28% pour Viadeo).
Utilisateurs de Linkedin
selon leur sexe
36% Homme
64% Femme
Source : Comscore
Utilisateurs de Linkedin
selon leur âge
11% 15-24
21%
25-34
25% 35-44
19%
45-54
24% 55 et plus
Source : Comscore
17
18. • Les autres
Les sites que nous avons présentés jusque-là ne sont qu’un microcosme de
l’ensemble des réseaux sociaux. Bien qu’ils soient les plus célèbres et/ou les plus
visités, il en existe beaucoup d’autres. Parmi ceux-ci nous en citerons quelques-uns :
- Le célèbre « Copains d’avant » qui jouit encore d’une forte notoriété (82% des
internautes français connaissent le site) et qui permet de se mettre en relation
avec ses anciens camarades et/ou collègues.
- Myspace, l’ancien réseau social de référence que Facebook a écarté et qui
est aujourd’hui en grande perte de vitesse. A tendance musicale, le réseau
social est actuellement en train de se réorganiser mais face à la concurrence,
cela semble difficile…
- Le site Flickr permet de partager des photos et vidéos. De nombreux
photographes professionnels l’utilisent à la manière d’un book.
- La Coopol et Planète UMP sont deux réseaux sociaux politiques
respectivement à gauche et à droite qui mettent en relation des militants,
sympathisants ou simplement des curieux entre eux autour du thème de la
politique.
On constate une tendance à la spécialisation : autour d’un thème, d’un secteur,
d’une passion, les réseaux sociaux spécialisés mettent en relation des personnes
avec un intérêt commun, cela dans le but de construire des relations « win-win » où
chacun peut apporter à l’autre.
18
19. • Conclusion
Voici un récapitulatif de l’ensemble des données présentées précédemment :
19
20. On remarque sur le graphique ci-dessus, qu’en 2007, 20% des internautes étaient
membres d’au moins un réseau social. Après une légère augmentation de 7 points
en 2008, on constate un bond gigantesque l’année suivante puisque 77% des
internautes affirmaient en 2009 être membres d’au moins un réseau social. Par
ailleurs, en moyenne, un internaute serait membre de 2,8 réseaux sociaux (contre
2,9 en 2010 et 1,8 en 2009). On voit donc qu’en un peu moins de deux ans il y a eu
une véritable explosion des réseaux sociaux qui tend à se stabiliser depuis.
Cela peut s’expliquer par le fait que les internautes ont choisi leur(s) réseau(x)
social(aux) et qu’ils ne voient plus l’intérêt de s’inscrire ailleurs et décident même
parfois de se désinscrire d’anciens réseaux sociaux. Une autre explication éventuelle
vient du fait que les réseaux sociaux, et plus particulièrement Facebook, procèdent à
des changements en profondeur sur leurs sites qui amènent certains utilisateurs à se
désinscrire. Il y a en plus de ce phénomène certains utilisateurs qui se sont tout
simplement lassés du réseau social ; c’est ainsi qu’au mois de mai 2011, Facebook a
perdu près de 5 millions de membres aux Etats-Unis.
20
21. • Quelles tendances ?
D’après mon enquête1 menée pour ce mémoire auprès de différents professionnels
aux mois de Janvier et Février 2012, plusieurs tendances potentielles ont été
soulevées.
Nicolas Bordas, président de TBWA/France estime que « les réseaux sociaux vont
jouer un rôle de plus en plus important dans la prescription des produits et des
services, avec la généralisation de la géolocalisation et de l’internet des objets. Les
gens vont de plus en plus prendre l’habitude d’intégrer le paramètre réseau social
dans leur vie quotidienne, à l’exemple du commentaire des programmes diffusés à la
télévision. »
Fadhila Brahimi, la référence du Personal Branding en France pense quant à elle
que « les réseaux sociaux sont les jobboards de demain ». Pour rappel, les
jobboards sont des sites mettant à disposition des offres d’emploi et permettant pour
la plupart de déposer son CV. Leur but est tout simplement de mettre en relation des
recruteurs et des demandeurs d’emploi. Parmi les plus célèbres en France, nous
pouvons citer apec.fr, monster.fr, regionsjob.com, pole-emploi.fr, etc.
Enfin, Franck Lapinta, responsable marketing web et RH 2.0, a la conviction
que « les réseaux sociaux vont beaucoup plus se développer, dans toutes les
dimensions (pour s’informer en vue d’une élection, pour chercher un voyage, pour
chercher des loisirs, etc.) et il n’y a pas de raison que l’activité de recrutement soit
exclue de cette évolution. Que ce soient les entreprises ou les candidats, ils vont
utiliser de plus en plus les réseaux sociaux. Aujourd’hui, le discours semble être un
peu optimiste, car les réseaux sociaux ne sont pas encore bien intégrés dans les
stratégies des entreprises. Il s’agit davantage d’initiatives individuelles que d’un
consensus au sein de l’entreprise. Les réseaux sociaux vont progressivement
s’installer en supplément dans la palette de certains métiers : si je suis recruteur, je
les utiliserai pour chercher des candidats ; si je fais de l’innovation, je m’en sévirai
1
Cf. annexes n°1 à 4
21
22. comme outil de veille et si je travaille dans l’équipe commerciale ou SAV, je
l’exploiterai avec mes clients ».
On voit ici trois points de vues différents mais qui finalement se complètent et qui
tendent tous vers la même projection : les réseaux sociaux vont devenir un élément
central aussi bien dans nos loisirs que dans notre vie professionnelle.
b) Les blogs
Un blog est une sorte de journal de bord portant sur une ou plusieurs thématiques.
C’est un type de site sur lequel l’auteur poste régulièrement (dans la mesure du
possible) des billets (l’équivalent d’articles) auxquels peuvent réagir les internautes.
Très prisés au début des années 2000, les blogs accuseraient aujourd’hui une perte
de vitesse. Cela dit, obtenir des chiffres viables est très difficile car les plateformes
hébergeant les blogs ne communiquent pas toutes ceux-ci. Cependant, la France est
un des pays qui a très bien adopté les blogs et figurerait même première en nombre
de blogs par internaute. Approximativement il y avait en France en 2010 entre 15 et
20 millions de blogs d’après le journal du net1.
Un blog est une vitrine et peut prendre de nombreuses formes. Il en existe différents
types qui nous sont énumérés et décrits dans le livre « Moi 2.0 » de Dan Schawbel,
adapté par Fadhila Brahimi :
- Personnel : journal intime, mais pas trop
- Professionnel : espace de discussion autour d’un ou plusieurs aspects de
votre travail
- Equipe : un blog, écrit à plusieurs
- Enseignement : des professeurs créent des blogs pour échanger avec leurs
élèves
- Associations, organisations : le blog permet de poster les actualités et
d’appeler aux dons ou à la participation
- Actualités : de la même manière que les quotidiens
- Agrégation : il s’agit ici non pas de créer mais de rassembler du contenu
d’autres blogs/sites
1
http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/blogs-en-france/15-a-20-millions-de-
blogs.shtml
22
23. D’après une enquête menée par Frédéric Canevet, spécialiste du marketing online
en 2010, voici quelques informations chiffrées sur les blogueurs en France :
Répartition par âge des
blogueurs en France
5%
13% Moins de 25 ans
30%
25-30 ans
30-40 ans
25% 40-50 ans
Plus de 50 ans
27%
On remarque ici que le blogging est une activité plutôt développée chez les jeunes
de moins de 30 ans qui représentent à eux seuls près de six blogueurs sur 10.
Les motifs principaux pour
bloguer
11,50%
15,80% Par plaisir
Pour faire partager mes
connaissances
65,60%
28,20% Pour être reconnu
comme un expert
Pour améliorer mon
35,10% référencement
Pour trouver des clients
63,30%
Pour trouver un travail
39,10%
Pour un jour vivre du
blogging
23
24. Les blogueurs ont de nombreuses raisons de bloguer : parmi celles-ci, le fait d'être
reconnu comme un expert et l'amélioration de son référencement arrivent dans les
premières réponses, mais bloguer reste avant tout un plaisir. Pour parvenir à des
résultats concluants dans ces domaines, Frédéric Canevet pense qu'il est impératif
d’actualiser régulièrement son blog et d’en faire une promotion continue.
Les impacts du blogging
J'ai augmenté mon expertise
Je passe plus de temps
5,60%
6,90% devant internet
7,50%
J'ai de nouvelles opportunités
de carrière
7,50% 45,60% Rien n'a changé
12%
J'ai augmenté mes revenus
14,10%
Je pense me mettre à mon
compte
37,90% Je vois moins mes proches
27,30%
J'ai trouvé un travail
J'ai perdu trop de temps à
bloguer, j'ai réduit le temps
que j'y consacre
On constate sur cette question que près de la moitié des blogueurs sondés affirment
avoir amélioré leur expertise grâce à leur blog et plus du quart estime même avoir de
nouvelles opportunités de carrière. Les blogs sont donc bien de plus en plus
24
25. professionnels. Cependant, un blog est vu comme chronophage par plus d’un tiers
des sondés, ce qui est le principal problème observé.
3. Aspect sociologique
Les réseaux sociaux ont métamorphosé les usages que nous avions d’internet,
internet a changé notre société et notre société a une influence sur nos
comportements. Par ces intermédiaires, nous pouvons le dire : les réseaux sociaux
ont une véritable incidence sur nos comportements.
Des espaces, que nous pensions privés, s’avèrent être aujourd’hui des espaces très
ouverts et parfois, sans nous en rendre compte, des informations à caractère privé
sont diffusées par nos soins à de parfaits inconnus.
D’après l’enquête menée à l’occasion de la rédaction de ce mémoire1, nous
observons que près d’un quart des sondés (23,9%) estiment avoir des traces
indésirables d’eux-mêmes sur internet. C’est colossal. D’autant plus que ce chiffre ne
comptabilise ni les personnes ignorant qu’il y a effectivement des informations
confidentielles d’elles sur internet, ni celles qui préfèrent ne pas se l’avouer et faire
l’autruche. De plus, parmi celles-ci, les deux tiers ne sont pas prêtes à payer pour
faire effacer ces traces indésirables.
Pour ce qui concerne la vie privée et la vie professionnelle sur internet, la moitié
(50,8%) des sondés estime qu’il est facile ou très facile de les séparer. À l’inverse,
un peu moins de la moitié (45,7%) pense que cela est difficile, voire très difficile.
Enfin, une part infime (3,5%) estime que cela est tout simplement impossible.
La génération Y, celle qui a su se familiariser rapidement à internet, et plus
largement aux nouvelles technologies, est à peu près avertie des potentiels dangers
que la toile dissimule. Mais la génération suivante, dite « Z », née avec un iPad ou
une souris dans la main, n’a pas connu d’autre époque que l’époque ultra-connectée.
Le problème n’est pas tant qu’ils ignorent les notions de confidentialité, de vie privée,
etc. mais davantage qu’ils ne se rendent pas compte du non-respect de leur vie
1
Cf. annexe n°5
25
26. privée exposée aux autres. À ce sujet, Danah Boyd et Alice Marwick utilisent une
métaphore simple et éloquente : les jeunes se comportent sur internet comme au
supermarché, c’est à dire que chacun voit ce que l’autre a dans son caddy mais ne le
commente pas. Employés de la mauvaise manière, les réseaux sociaux deviennent
difficilement autre chose que du voyeurisme pur et simple.
De plus, les réseaux sociaux sont souvent considérés par les adolescents comme un
lieu sur lequel les parents ne se trouvent pas. Ils échappent donc à leur surveillance
et se permettent plus de choses et sont par conséquent moins vigilants.
Cette analyse, couplée à un développement d’une forme de narcissisme sur les
réseaux sociaux implicitement, je pense, imposée par la société qui cultive le beau,
l’apparence, le paraître, tend à montrer que les réseaux sociaux ne sont qu’un faux
miroir contemplatif de la réalité. Comme le dit Yann Leroux, à juste titre dans son
billet « Narcissisme 2.0 », « ce qui est mis en jeu dans les réseaux sociaux sont
moins des images que des processus et des interactions », c’est à dire que la photo
ou le statut que l’on poste sur son profil Facebook a pour but de recueillir un
maximum de reconnaissance matérialisée par des « likes » et des commentaires. Il
conclut effectivement en avançant que «Les personnes ne s’y reconnaissent pas
comme on se reconnait dans un miroir. Elles s’y reconnaissent parce qu’elles sont
prises dans des conversations et des actions.»
Sur les réseaux sociaux, les internautes ressentent un besoin de se valoriser et
contrairement aux forums ou aux chats où l’on est connu sous un pseudo, sur les
réseaux sociaux, chacun est identifiable. À ce titre, Michel Stora, psychanalyste et
spécialiste du virtuel, explique dans un dossier du magazine « Psychologies »
qu’internet peut aider quelqu’un dans une période difficile de sa vie car la
reconnaissance des autres y est plus accessible. Il peut donc s’agir parfois d’un
refuge, d’une échappatoire où la communication y est simplifiée et souvent positive.
Tout cela nous permet bien de voir que les réseaux sociaux ne sont pas que des
plateformes merveilleuses. En tout cas, mal maitrisées, celles-ci peuvent même
devenir dangereuses. C’est pourquoi, à tout âge, dans tous les domaines et sur
26
27. n’importe quel réseau, et nous le verrons plus loin, il est primordial de se renseigner
un minimum sur les choses à faire et ne pas faire.
4. Aspect Ressources Humaines
Les réseaux sociaux ont presque à eux tous seuls révolutionné internet qui était déjà
par définition révolutionnaire. Nos habitudes, nos comportements et nos réflexes ont
changé. Nous parlerons ici d’emploi car l’attitude des recruteurs et des chercheurs
d’emploi eux-mêmes change à une vitesse déconcertante.
En 2011,aux Etats-Unis, (pays, il faut bien l’avouer, en avance sur la France à ce
niveau-là), pas moins de 16% des employés avaient trouvé leur travail actuel grâce
aux réseaux sociaux, soit 5 points de plus par rapport à l’année précédente. Il y a
donc 18,4 millions d’américains qui disent avoir obtenu leur travail grâce à Facebook,
8 millions grâce à Twitter et 10,2 millions grâce à Linkedin. Par ailleurs, 9 chercheurs
d’emploi sur 10 possèdent un profil sur un réseau social et 54% utilisent un réseau
social pour trouver un emploi. (http://mashable.com/2011/12/11/can-facebook-get-
you-a-job/)
De plus, du côté des recruteurs, 91% confirment avoir visité le profil social d'un
candidat potentiel. D’autre part, 76%des recruteurs affirment consulter Facebook
durant le processus d’embauche ; 53% d’entre eux utilisent Twitter alors qu’une plus
faible proportion de 48% base leurs décisions sur le réseau professionnel Linkedin.
Par ailleurs, une proportion de 69% de ces professionnels ont rejeté un candidat en à
cause du contenu trouvé sur Facebook, Twitter ou Linkedin. Les raisons évoquées
sont le mensonge sur les qualifications à 13%, les photos ou commentaires
inappropriés pour 11% chacun, une critique négative sur un ex employeur à 11%
également ou un manque d’habiletés de communication à 11%.
À l'inverse, 68% des recruteurs ont déjà recruté un candidat car ils étaient satisfaits
de qu'ils avaient vu et/ou lu sur leurs profils sociaux1.
Ces données nous venant de l’autre côté de l’atlantique vont nous permettre de
comparer avec les pratiques que nous avons en France. Pour cela nous nous
1
http://www.branchez-
vous.com/techno/actualite/2011/11/infographie_usage_facebook_linkedin_twitter_da
ns_processus_de_recrutement.html?utm_source=&utm_medium=&utm_campaign=`
27
28. appuierons sur l’étude menée en 2011 par RegionsJob sur le recrutement et les
réseaux sociaux auprès de plus de 2 526 candidats et 379 recruteurs.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
Recruteurs
10%
0% Candidats
Quels moyens utilisez-vous pour recruter/rechercher un emploi ?
Les sites internet d’offres d’emploi (ou jobboards) arrivent largement en tête à la fois
dans la recherche d’emploi des candidats et dans la recherche de candidats chez les
recruteurs. En effet, 98% des candidats et 87% des recruteurs les utilisent. Mais ce
qui nous intéresse surtout, c’est la place des réseaux sociaux dans ce classement.
Ces derniers sont utilisés par presque la moitié des recruteurs tandis que seulement
30% des candidats les utilisent dans leur recherche d’emploi ; il s’agit donc du
dernier outil utilisé par les candidats pour chercher un poste. Nous sommes ici loin
des 54% que nous avons précédemment constatés chez les américains. De plus,
lorsque l’on demande quels sont les trois premiers outils que les candidats et
recruteurs jugent comme étant les plus importants, les réseaux sociaux ne sont cités
que par 9% des candidats et 22% des recruteurs.
Par ailleurs, nous pouvons l’observer dans le graphique ci-après, les réseaux
sociaux n’inspirent pas spécialement pour l’avenir et les jobboards gardent la main
mise. Cependant, la perte de confiance envers l’APEC et Pôle Emploi conduira peut
28
29. être (bien que les sondés ne semblent pas y croire) à un développement de
l’utilisation des réseaux sociaux dans les processus de recrutement des entreprises.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10% Recruteurs
0% Candidats
Quels moyens auront selon vous le plus d’importance dans vos futures
recherches de candidats / d’emploi ?
29
30. 70%
60%
50%
40%
30%
Recruteurs présents sur les
20% réseaux sociaux dans le but de
recruter
10%
Candidats utilisant les réseaux
0% sociaux pour chercher un
emploi
Profils présents et recherchés sur les réseaux sociaux
On constate sur ce graphique qu’il y a parfois, selon le secteur, un écart conséquent
entre les profils recherchés sur les réseaux sociaux et ceux « disponibles ». Ainsi, les
commerciaux sont plutôt peu présents et sont pourtant très recherchés. À l’inverse,
les candidats du secteur communication/marketing sont en sur-représentation par
rapport au nombre de recruteurs cherchant ce type de profils.
30
31. 100%
90%
80%
70%
60%
47%
50%
39%
40%
28%
30%
20%
10%
0%
Base
Contact
Entretien
Embauche
Part des recruteurs ayant engagé des actions de recrutement sur les réseaux
sociaux
100%
90%
80%
70%
60% 55% Blogs professionnels
Viadéo
50%
Linkedin
40%
31%
Facebook
30% 30%
30% Twitter
20% 14%
16%
13%
10% 7%
4%
7%
5% 4%
1% 1% 2%
0%
Utilisateurs Contactés Entretien Recrutés
Part des candidats ayant été engagés dans des processus de recrutement en
fonction du réseau social utilisé
Sur les deux graphiques précédents nous pouvons nous rendre compte que les
réseaux sociaux sont malgré tout un outil utilisé par les recruteurs. En effet, près de
la moitié d’entre eux ont déjà contacté un potentiel candidat sur l’un d’eux. Une fois
31
32. ce premier contact établi, 82% ont déjà proposé un entretien d’embauche et parmi
ces derniers, 71% ont déjà effectivement embauché un candidat à l’origine contacté
sur un réseau social. C’est donc sur la totalité du panel, 47% de recruteurs qui ont
déjà pris contact avec un candidat en passant par un réseau social, 39% qui ont déjà
fait passer un entretien à un candidat contacté sur un réseau social et plus du quart
(28%) qui ont déjà recruté un candidat avec lequel ils avaient pris contact sur un
réseau social. Parmi ces 28% de recruteurs, 88% d’entre eux ont recruté plus d’un
candidat grâce aux réseaux sociaux.
D’autre part, on remarque que d’un réseau social à l’autre, la réussite n’est pas la
même. Par exemple, Viadeo fonctionne deux fois mieux que les blogs professionnels
en terme de contact et d’entretien et pourtant ces derniers ont de meilleurs résultats
concernant le nombre de recrutés.
30%
25%
20%
15%
10%
Ensemble
(N=514)
5%
Internautes
s'estimant
avertis
ou
conRirmés
(N=421)
0%
À quelle fréquence vérifiez-vous sur un moteur de recherche ce qu’il se dit de
vous ?
Alors que 44% des recruteurs avouent utiliser les moteurs de recherche pour trouver
des informations sur les candidats, ces derniers semblent peu préoccupés par ce
phénomène. Bien que celui-ci soit nettement moins ancré en France qu’aux Etats-
Unis, (nous l’avons vu, 91% des recruteurs y avouent avoir déjà consulté un profil
social d’un candidat potentiel) il est primordial pour les candidats d’anticiper et de
32
33. s’éviter tout désagrément. Il est vrai qu’aujourd’hui écarter un candidat ou le recruter
en fonction d’informations trouvées sur un de ses profils sociaux reste rare (8% des
recruteurs, dans les deux cas) mais cela pourrait bien changer…
D’après l’enquête que j’ai mené pour ce mémoire1, qu’ils s’estiment avertis ou non, la
fréquence à laquelle ils surveillent leur E-réputation est plutôt inquiétante puisque
près de 70% des sondés ne se « googleise » pas plus d’une fois tous les 3 mois.
Pire encore, le quart d’entre eux ne le font jamais et pour ceux qui le font de façon
annuelle (plus du quart) cela n’est probablement pas fait dans le but de surveiller ce
qu’il se dit d’eux.
1
Cf. annexe n°5
33
34. B. Approfondissement de la problématique
1. Le Personal Branding : accessible à tous ?
« Vous êtes ce que Google dit de vous » : cette citation, plus vraie aujourd’hui que
jamais est au cœur de la notion de Personal Branding. Pour rappel, nous avons
défini le Personal Branding comme étant un procédé par lequel un individu se met en
avant et se différencie à travers des outils de communication pour remplir des
objectifs précis. En somme, il s’agit de cultiver habilement ses différences en les
valorisant et ce, principalement sur internet. Les bases de cette notion ont été
posées en 1997 dans le magazine « Fast Company » par l’américain Tom Peters1.
Il paraît donc conseillé, si ce n’est essentiel, d’avoir une stratégie de Personal
Branding. Il faudrait environ deux années à un individu pour en monter une viable et
pérenne et un peu moins si cet individu est aidé par des tiers (consultants,
spécialistes, etc.)2.
Le Personal Branding ne s’adresse pas qu’aux futurs jeunes diplômés, il s’adresse à
tout le monde. On ne sait pas de quoi est fait l’avenir et à tout moment, un projet, un
événement, une opportunité peut se présenter et il faudra être prêt quand cela
arrivera. Il est certain qu’une bonne stratégie de Personal Branding ne fait pas tout
mais elle peut permettre de provoquer cette « chance » en créant des rencontres, en
se cultivant dans son domaine, en devenant influenceur, etc.
2. Le Personal Branding pour…
« Les réseaux sociaux m’ont permis de faire beaucoup de rencontres enrichissantes
dans la vraie vie (IRL) et sont aussi une source de pré-recrutement de talents. Ils
sont à la fois un accélérateur d’information, mais aussi de rencontres.
Ils me permettent avant tout d’être informé en temps réels dans les domaines qui
m’intéressent, et de prendre la température de l’opinion.
1
http://www.fastcompany.com/magazine/10/brandyou.html
2
http://www.slideshare.net/PBaumeister/prsentation-personal-branding
34
35. Par ailleurs, ils me donnent l’occasion de donner une audience puissante à mon
blog.
Enfin, ils m’ont occasionnellement permis de résoudre des problèmes professionnels
ou personnels en fonctionnant comme un véritable service d’assistance 24h sur 24, 7
jours sur 7. » Nicolas Bordas.
La messe est dite. Les réseaux sociaux ont un potentiel extraordinaire dans bien des
domaines, nous nous intéresserons donc d’un peu plus près aux opportunités qu’ils
présentent en terme d’emploi, de réseau, de reconnaissance, de statut d’expert et de
leader d’opinion.
a) … développer son réseau
Les réseaux sociaux ont décuplé les rencontres hasardeuses. Peu nombreux sont
ceux qui n’ont jamais accepté comme « ami » sur Facebook un parfait inconnu sous
prétexte qu’ils avaient un ami en commun et que donc, il avait sûrement une bonne
raison de nous ajouter. Encore plus rares sont ceux qui n’ont jamais échangé avec
un inconnu sur Twitter (c’est tout de même un des atouts majeurs du réseau !).
Les initiatives pour provoquer des rencontres sur les réseaux sociaux sont
nombreuses. Il y a plusieurs années, la mode des « apéros Facebook » avait fait
beaucoup parler d’elle puisque des rassemblements imprévisibles de plusieurs
centaines voire milliers de personnes se retrouvaient en vrai suite à un événement
auparavant organisé en ligne. Ce genre de manifestations se faisant plus rares via
Facebook, les « tweet apéros » se sont développés sur un concept aux bases
similaires mais via le réseau social Twitter. Connaissant la typologie des utilisateurs
de Twitter, il s’agit principalement de forcer les rencontres de type professionnel mais
dans un cadre plus décomplexé et décontracté pour permettre la mise en relation de
plusieurs individus entre eux. C’est par ce biais que plusieurs étudiants ont pu
trouver des stages ou même que certaines personnes ont pu être embauchées.
Un autre exemple, à nouveau sur Twitter est le « Live Tweet ». Cela consiste à
commenter en direct grâce à un « hashtag1 » un événement auquel on assiste, une
1
Hashtag : mot clef précédé d'un #, utilisé par la communauté des utilisateurs de
twitter pour regrouper des tweets autour d'un sujet
35
36. émission télé que l’on regarde, etc. C’est de cette façon que j’ai pu à la mi-février,
lors d’une conférence portant sur l’ « étanchéité 2.0 » dans le cadre de la Social
Media Week1, rencontrer certaines personnes que je ne connaissais pas mais avec
qui j’avais des intérêts communs.
Concrètement, il faut se donner les moyens de ses ambitions et être présent là où il
faut, quand il faut et parfois y ajouter une touche de culot. Pour l’anecdote, vers l’été
2011, Nicolas Bordas et le Publigeekaire (blogueur publicité influent) se sont lancés
dans une petite compétition « à qui atteindrait le premier les 6000 abonnés ». Nicolas
Bordas promettait à son 6000ème abonné son livre « L’idée qui tue » et le
Publigeekaire promettait quant à lui un café en tête à tête.
Nicolas Bordas l’emporta et étant aux aguets je suis parvenu à être le fameux
6000ème. Après quelques échanges en privé, c’est finalement au début de l’année
2012 que j’ai eu la chance de pouvoir le rencontrer autour d’un verre avec en prime
une interview pour ce mémoire, des conseils avisés sur mon avenir, sans oublier son
livre « L’idée qui tue ». Tout cela pour dire qu’il faut parfois aller de l’avant pour
provoquer les opportunités et non pas les attendre.
Un autre exemple concerne le contact de potentiels directeurs de mémoire. J’ai
préféré établir une liste réduite mais sur laquelle figurait des personnes susceptibles
d’être intéressées et intéressantes pour mon mémoire. Finalement, en quelques
1
http://storify.com/knowtex/social-media-week-etancheite-2-0-ou-comment-gerer
36
37. phrases, via la page contact du blog du modérateur1, j’ai pu attirer l’attention de
Flavien Chantrel qui devint par la suite mon directeur de mémoire. Bien que je n’y
croyais pas trop, j’ai tout de même tenté le coup et finalement le résultat n’en n’a été
que plus réjouissant. Je suis aujourd’hui vraiment ravi d’avoir pu le rencontrer et
travailler sous son aile. Je suis persuadé que nous resterons en contact et que si l’un
a besoin de l’autre, il n’hésitera pas.
b) … trouver un emploi
Se créer un réseau est étroitement lié à la notion d’emploi dans le Personal
Branding. En effet, les connaissances s’intégrant progressivement à notre réseau
sont bien souvent à l’origine de débouchés professionnels. Ainsi, à la manière d’une
marque qui use de sa réputation pour séduire de nouveaux clients, les individus
doivent user de leur E-réputation pour susciter l’intérêt des recruteurs (et pas
seulement du réseau en général).
Comme nous l’avons vu précédemment dans la mise en contexte, le recrutement via
les réseaux sociaux en France existe mais peine à décoller. Cela dit, les réseaux
sociaux sont aujourd’hui de formidables outils de complément (qui parfois même se
suffisent à eux-mêmes) dans la recherche d’emploi. Pour le moment, le recrutement
via ces plateformes concerne principalement des métiers liés à internet, mais
presque aucun secteur n’est exclu.
Les réseaux sociaux tendent à mettre les recruteurs et les candidats sur un pied
d’égalité, ce qui simplifie d’autant plus la conversation et la rend parfois plus
informelle donc moins contraignante. De plus, la transparence quasi imposée par les
réseaux sociaux garantit une relation de sincérité qui peut manquer dans les
échanges « réels » : un mensonge sur un diplôme peut être facilement vérifiable par
exemple.
Bien souvent, le contact d’un recruteur se fait alors que le candidat n’est pas en
recherche mais simplement parce que sa présence en ligne suffit à faire de lui un
candidat intéressant. C’est ainsi qu’un témoin explique lors d’une interview accordée
au blog du modérateur2 : « Ce n’était pas un but recherché la première fois. Je ne
1
http://www.blogdumoderateur.com
2
http://www.blogdumoderateur.com/index.php/post/Temoignages-ils-ont-ete-
recrutes-grace-a-leur-presence-en-ligne
37
38. m’y attendais pas du tout. Mais du coup, après ça, je me suis vraiment préoccupée
de mon « image » et de ma présence en ligne. »
c) … être reconnu en tant qu’expert
En vous attelant à l’établissement d’une bonne stratégie de Personal Branding, vous
pourrez à terme être reconnu comme un expert dans votre domaine. C’est ainsi que
Christophe Ramel, alias Kriisiis1, parvint en l’espace d’un an et demi à s’imposer
comme spécialiste des réseaux sociaux ou encore que Fadhila Brahimi est devenue
la référence sur le sujet du Personal Branding2.
En plus de contenus de qualité et d’une thématique bien identifiée et identifiable,
l’intégration de fonctionnalités sociales (« j’aime » de Facebook, « tweet » pour
Twitter, « +1 » pour Google, etc.) permet de diffuser plus facilement ses billets et
donc de se faire plus aisément remarquer. Cependant, attention à ne pas prendre
son influence trop au sérieux, par exemple en se déclarant soi-même « expert »
(voire même de se penser expert car ce sont ce que pensent les autres de vous qui
peut vous donner ce statut et non pas vous qui l’imposez aux autres), ce qui risque
de dégrader à terme cette même influence.
3. Quelles utilisations ?
Il existe de très nombreuses façons d’atteindre ses objectifs de Personal Branding.
Difficile d’innover aujourd’hui quand tout semble avoir déjà été fait. Mais cela est-il
grave ? Non, ça ne l’est pas. Vous trouverez ci-après des exemples, des conseils et
des astuces qui pourront vous inspirer pour votre future (ou actuelle) stratégie de
Personal Branding…
1
http://www.kriisiis.fr
2
www.blogpersonalbranding.com
38
39. a) Les démarches originales
Sous cette image pour le moins racoleuse se cachent deux étudiants d’Hetic (une
école des métiers de l’internet) en recherche de stage qui ont eu l’idée de créer un
site web décalé mettant en avant leurs compétences créatives. On aime ou on
n’aime pas; le succès a été au rendez-vous puisque selon les intéressés, le site
aurait reçu plus de 60 000 visites en seulement trois jours et ils auraient reçu plus
d’une centaine de propositions ! Heureusement cette forte visibilité a (un peu)
supplanté les nombreuses critiques qui ont fleuri sur la toile et a permis aux deux
étudiants d’éviter un « bad buzz » (dont nous parlerons plus tard).
Certaines personnes sont prêtes à tout pour trouver un emploi et le domaine du
possible s’est considérablement élargi avec internet; il y a des exemples à en
pleuvoir. Entre le jeune diplômé qui se vend en solde1, les parodies de la série
événement de l’année 2011 Bref23, le cadre commercial qui organise une tombola4
1
http://www.blog-emploi.com/index.php/post/2011/06/23/Un-jeune-diplome-se-vend-
en-solde
2
http://www.youtube.com/watch?v=p-_9Oi-W0nE
3
http://www.youtube.com/watch?v=qwIfvoPJbjE)
4
http://www.blog-emploi.com/index.php/post/2011/05/18/Il-organise-une-tombola-
pour-trouver-un-emploi
39
40. ou encore l’autre jeune diplômé qui envoie son CV à Facebook dans une galette des
rois1, tous les moyens sont bons pour trouver un emploi.
Effectuer une telle démarche n’est pas sans risque car parfois celle-ci peut nuire à
une candidature, nous le verrons, alors il convient donc de bien s’armer afin d’être le
plus efficace possible. Le « Smashing Magazine » donne quelques conseils pour
réussir au mieux son CV original et ceux-ci peuvent globalement s’appliquer à tous
types de CV2 :
• être synthétique : ne dites pas tout, il faut en garder pour l’entretien et
certaines expériences ne valent peut être pas le coup d’être mises en avant
• être simple et compréhensible : soyez créatif dans la présentation sans en
faire de trop
• être sans failles : ne faites aucune faute
• être visuellement parfait : évitez les erreurs d’alignement et envoyez votre
CV au format PDF
• être imprimable et photocopiable : pensez au fait que votre CV peut circuler
dans l’entreprise
• être connecté en ligne : si le recruteur consulte votre CV au format PDF, les
liens renvoyant sur internet doivent être cliquables
• être différent en montrant votre personnalité : personnalisez votre CV pour
avoir une présentation originale qui vous correspond
• être à jour / correspondre à l’annonce : mettez à jour votre CV dès que
nécessaire (une nouvelle expérience, un nouveau compte sur un réseau
social professionnel, etc.) et dans la mesure du possible faites un CV par
annonce en y injectant des mots clés qui correspondent
Et pour les plus ambitieux, voici 10 questions à vous poser avant de réaliser/publier
votre CV vidéo par le blog emploi de RegionsJob3 :
1
http://www.blog-emploi.com/index.php/post/2012/01/11/Facebook-hire-me-CV-
Galette-Rois-Epiphanie-Project
2
http://blog.viadeo.com/fr/2011/04/12/pourquoi-comment-faire-cv-original/)
3
http://www.blog-emploi.com/index.php/post/2009/08/24/CV-vid%C3%A9o-:-10-
questions-%C3%A0-se-poser-avant-de-lancer-un-buzz)
40
41. • Êtes-vous prêt(e) à assumer cette vidéo pendant des années et qu’elle soit
associée à votre nom pour les siècles des siècles ?
• Est-ce que cette vidéo est techniquement correcte ?
• Etes-vous sûr(e) de vouloir vous exposer, vous montrer, d’être connu(e) et
reconnu(e) dans la rue ?
• Etes-vous prêt(e) à associer votre nom de famille à une campagne de buzz
que vous ne pourrez pas contrôler à 100% ?
• Avez-vous montré la vidéo à vos proches ?
• Est-ce qu’ils approuvent votre démarche ?
• Pourrez-vous supporter les critiques, les injures et les remarques cruelles ?
• Pensez-vous être obligé(e) de mener cette campagne pour trouver un boulot ?
• Cherchez-vous réellement un job ou voulez-vous uniquement connaître un
quart d’heure de célébrité éphémère comme les candidats des émissions de
télé-réalité ?
• Enfin, et c’est sans doute la première question à se poser avant de cliquer sur
le bouton « envoyer », est-ce que cette vidéo vous présente vraiment comme
un(e) professionnel(le) de votre métier ?
b) Twitter
Twitter est un réseau social incroyable. A titre d’exemple, c’est via Twitter que j’ai eu
l’occasion de contacter et interviewer certains professionnels au sujet de ce
mémoire. De plus, j’ai rarement eu besoin de relancer ces personnes qui étaient
plutôt ravies de pouvoir me donner leurs avis sur ce sujet passionnant. Ces mêmes
personnes n’ont pas hésité à diffuser mon enquête1 et cela a très largement
contribué au fait que je recueille 514 réponses. En s’adressant aux bonnes
personnes et sans en faire trop (certes Twitter nous limite à 140 caractères mais
c’est bien assez pour faire des erreurs), de très belles opportunités peuvent se
présenter à nous.
Trouver un emploi grâce à Twitter ? C’est possible, nous l’avons vu. Bien qu’encore
assez rare, c’est possible. En renseignant des mots clés dans la barre de recherche
on peut trouver de nombreuses offres qui renvoient généralement vers un site/blog
1
Cf. annexe n°5
41
42. avec un descriptif plus détaillé de celles-ci. Par exemple, si je cherche un poste en
tant que chef de projet, voici les résultats que j’obtiens :
On constate qu’il n’y a pas que des offres d’emploi mais elles sont tout de même
majoritaires. À vous de faire le tri mais cela ne sera pas bien compliqué. Pour cette
recherche, on remarque qu’il y a environ un tweet toutes les 5 minutes. Cela offre de
nombreux choix.
Ensuite, en fonction du poste recherché, libre à vous de contacter la ou les
personne(s) directement via Twitter si celle(s)-ci est (sont) identifiable(s) ou via le lien
fourni avec le tweet. Mais pourquoi se priver de la puissance de Twitter ? Le
recruteur appréciera sûrement votre démarche si vous passez directement via le
réseau social qui en plus montre une maitrise de ce dernier.
Et pour illustrer le tout, sachez qu’un seul tweet peut vous conduire à une
embauche1. C’est le cas d’Annabel Brown qui tweeta (en anglais) : « Je veux un
stage à Syd dans une grande agence de médias sociaux ou une des principales
entreprises de relations publiques. Est-ce que quelqu’un a des suggestions ou
recommandations ? ». Cela suffit à Lexy Klain, chef de compte senior de relations
publiques chez Ogilvy, pour lui répondre et lui proposer dans la foulée un entretien
qui s’avéra concluant.
1
Dan Schawbel, « Moi 2.0 » adapté par Fadhila Brahimi, p278
42
43. Un autre phénomène grandissant existe sur Twitter et ouvre de nouvelles
possibilités. Certaines entreprises ont créé des comptes Twitter entièrement dédiés
aux Ressources Humaines et au recrutement1. C’est le cas par exemple de la
Société Générale avec son compte @CareersSocGen ou de Canal + et son compte
@Canalpluschool. Mais au-delà de la recherche d’emploi, Twitter est un véritable
accélérateur de (bonnes) rencontres, à condition d’y être un minimum actif et de
s’entretenir avec les bonnes personnes.
c) Facebook
Difficile de penser que l’on peut trouver un emploi sur Facebook, non ? Pourtant c’est
possible. C’est peut-être plus difficile que sur d’autres réseaux sociaux, mais tout de
même possible.
Aujourd’hui, le nombre d’inscrits sur Facebook est si important que les recruteurs
sont parfois sceptiques et s’interrogent lorsqu’un candidat n’a pas de profil sur le
réseau social. Il serait donc peut être préférable d’y avoir un compte, aussi fermé
soit-il mais d’en avoir un malgré tout. Cela pourra montrer également une certaine
maitrise de l’outil car près d’un profil sur quatre est entièrement public2.
Être sur Facebook ne veut pas nécessairement dire s’exposer. En effet, vous avez le
contrôle sur qui sont vos « amis », quelles données vous partagez, quelles
informations vous renseignez, etc. Vous pouvez également, si vous le souhaitez,
rendre une information visible par certaines personnes et pas par d’autres. Pour bien
se rendre compte de cela, il suffit d’effectuer de temps à autres des tests concernant
la visibilité de ses informations :
1
Vous pouvez retrouver un classement (par nombre d’abonnés) sur le billet de
Laurent Brouat ici : http://recrutementmediassociaux.com/le-classement-des-20-
comptes-twitter-recrutementrh-corporate-a-suivre/
2
http://www.slideshare.net/captainjob/enqute-regionsjob-emploi-et-rseaux-sociaux-
deuxime-dition?from=embed
43
44. Finalement, si vous voulez faire de Facebook un potentiel levier pour votre carrière il
vous faudra reprendre les éléments clés de votre CV en y intégrant des aspects plus
« humains » comme vos centres d’intérêts, vos passions, etc. Il vous est également
indispensable de savoir qui sont vos « amis », il est d’ailleurs conseillé de les
segmenter en différentes listes pour mieux les appréhender et pour vous permettre
de mieux filtrer vos informations. Par ailleurs, n’hésitez pas à devenir « fan » des
marques dont vous vous sentez proche et qui seraient potentiellement intéressées
par votre profil. Vous pouvez facilement prendre contact avec elles ; cela dit, vous
n’avez pas de certitude quant à leurs réponses.
D’autre part, comme nous l’avons vu avec les comptes RH et recrutement sur Twitter
de certaines marques, Facebook est également de plus en plus utilisé par les
marques pour le recrutement. L’exemple le plus célèbre et le plus parlant est celui de
Sephora avec sa page « Sephora, the unique job expérience » :
44
45. Pourquoi une telle initiative de la part d’une marque ? Dans une interview accordée
au blog du modérateur1, Marion Voron, responsable du développement RH de
Sephora explique : « Aujourd'hui, plusieurs types de profils vont s'intéresser à
Sephora et à sa marque employeur. Il s'agit soit des candidats potentiels, soit des
clients qui désirent s'intéresser à l'envers du décor, qui sont fans du produit et
aimeraient savoir comment ça fonctionne. […] Il y a aussi le prospect, le leader
d'opinion, qui souhaite avoir de l'information et que nous avons envie de sensibiliser
à notre culture, à nos valeurs. Mon objectif, avec ce déploiement de la marque
employeur notamment sur les médias sociaux, c'est de me servir de canaux les plus
larges possibles de communication, et d'être transparente sur la façon dont nous
travaillons, ce que ça revêt de travailler chez nous, ce qu'on est capable d'offrir en
matière de carrière et de développement des collaborateurs : si tout ça vous
intéresse, c'est que vous êtes un bon candidat, venez postuler ! L'objectif, par ce
biais-là, c'est attirer les bonnes personnes qui vont être épanouies et qui vont se
retrouver dans ce que nous faisons. »
On remarque, de par cet exemple, qu’il y a un véritable enjeu de recrutement et
d’opportunités en terme d’emploi sur Facebook. Il y a fort à parier que si une
personne est fan d’une page comme celle de « Sephora, the unique job experience »
c’est qu’il existe déjà un lien affectif entre la marque et l’internaute ou du moins qu’il y
a un potentiel pour le créer. C’est ce lien qui pourra peut-être à terme déboucher sur
une embauche…
d) Réseaux sociaux professionnels
S’il ne fallait retenir que deux réseaux sociaux professionnels, ce serait sans doute
Linkedin et Viadeo que nous avons présentés précédemment. Contrairement à
Twitter et Facebook où la recherche d’emploi n’est pas l’objectif premier, sur les
réseaux sociaux que sont Viadeo et Linkedin il s’agit de leur ambition première.
Il y a probablement moins de choses à dire sur ceux-ci puisque leur utilisation reste
relativement basique et que les efforts à faire sont assez classiques et proches de
1
http://www.blogdumoderateur.com/index.php/post/Sephora-fait-le-pari-de-
Facebook-pour-sa-marque-employeur
45
46. ceux d’une recherche d’emploi « normale ». Il faut y remplir son profil au maximum, y
détailler, expliquer et donner des exemples sur ses expériences.
Il ne faut pas non plus oublier qu’internet fonctionne beaucoup par mots clés, il est
donc impératif si vous désirez travailler dans le marketing de citer ce mot à plusieurs
reprises sur vos CV en ligne. Sans oublier le plus important : la mise à jour. Il est
primordial d’actualiser ses profils afin que le moi « réel » soit en permanence en
phase avec le moi « virtuel ».
Le plus gros avantage de ces réseaux, ce sont les groupes qui s’y trouvent. En effet,
certains membres se réunissent autour de thématiques, de questions ou d’intérêts
communs. La qualité des membres de ces réseaux assure un certain standing dans
les discussions créées. À force de discuter les uns avec les autres, des liens se
tissent et des personnes finissent par nouer de véritables relations avec certains de
leurs interlocuteurs. Ces mêmes relations peuvent à moyen ou long terme devenir
des opportunités et à plus court terme permettre d’étendre son influence. Cela
permet aussi de cultiver sa visibilité et ainsi d’être mieux référencé sur les moteurs
de recherches. Enfin, cela permet d’être au quotidien en état de veille sur ces sujets
qui nous concernent et/ou nous intéressent et ces connaissances pourront s’avérer
être utiles à un moment ou un autre.
Un autre point à souligner est la puissance du réseau car, dès lors que vous êtes lié
à une personne sur le réseau social, vous devenez alors visible pour l’ensemble du
réseau de cette personne et même son réseau étendu (c’est à dire les contacts de
ses contacts) ! Il y a derrière chacune de ces connexions des opportunités puisqu’il
s’y trouve potentiellement des recruteurs, des candidats, des influenceurs, des
experts, etc. La portée d’une seule relation est donc gigantesque.
e) Blogs
Nous nous sommes jusqu’à présent davantage intéressés aux réseaux sociaux
purs ; cependant, les blogs sont de véritables leviers pour le Personal Branding.
Le CV est historiquement ancré dans les processus de recrutement mais, pour la
première fois, il semble que celui-ci soit progressivement remplacé par les blogs (ou
46
47. sites personnels). Il existe aujourd’hui plusieurs plateformes vous permettant de
créer votre propre blog de façon plus ou moins intuitive. Quoi qu’il en soit, si HTML,
FTP ou CSS ne vous dit rien, ne vous affolez pas ! Il y a des solutions pour tout le
monde ! Pas besoin de connaissances particulières, bloguer s’apprend rapidement.
Votre blog c’est vous. Tout ce qui y figure est associé à vous. D’une certaine façon
cela peut faire peur mais d’un autre côté, et c’est ici que ça devient intéressant, c’est
un tremplin phénoménal. Le blog vous permet de centraliser les informations vous
concernant et permet d’affirmer la cohésion entre vos différentes identités
numériques.
Nous l’avons vu plus tôt, bloguer demande beaucoup de temps puisqu’il faut publier
des billets régulièrement, se renouveler (donc faire de la veille), etc. Par exemple,
Gonzague Dambricourt, célèbre blogueur français, avoue consacrer entre 2 et 3
heures à son blog par jour. Certains font plus, d’autres font moins, mais voilà à quoi
peut ressembler la vie d’un blogueur.
Par ailleurs, il est important de savoir qu’un blog de qualité n’est pas forcément un
blog qui a de nombreux lecteurs. Aucun intérêt donc de faire une promotion
démesurée pour un blog si la qualité ne suit pas. Un peu partout sur internet on peut
trouver des articles sur des « success stories » de blogs en tout genre. Cependant il
est plus rare, et c’est normal, d’entendre parler de blogs ayant échoué ou ayant été
laissés à l’abandon et qui pourtant représentent malheureusement la majorité des
blogs.
Pour mieux comprendre encore l’impact que peut avoir un blog professionnel sur une
carrière, voici la petite histoire de David Zea qui a été recruté grâce à son blog :
« Mon blog professionnel est hébergé sur RegionsJob. Il comprend un menu qui
permet d’accéder à un CV illustré ; ainsi qu’à un certain nombre d’autres rubriques
qui constituent ma vitrine pro (book, coordonnées, etc.). Je publie également des
billets d’actualité de temps en temps.
Un recruteur a entré « formateur door to door » sur Google, qui correspond à une de
mes expériences publiées sur mon CV : le lien menant à mon blog lui est apparu
dans les premières réponses (RegionsJob est bien référencé), il m’a appelé, nous
nous sommes rencontrés et ça a marché! » De plus, David nous explique que « ce
blog constitue une référence online pratique et valorisante à communiquer à mes
interlocuteurs professionnels, mais aussi personnels. »
47
48. 4. Les limites & les risques
a) Le « Personal Branling »
Parfois assimilé à de l’égocentrisme et/ou à de l’égoïsme, à tort ou à raison, les
méthodes révélées par le Personal Branding ont agité la toile. Certaines
personnalités (ou non d’ailleurs) se sont mises à s’exprimer pour se mettre en avant.
Jusque-là, c’était tout à fait légitime tant que cela se faisait subtilement, mais le
problème était que justement, certaines personnes ont senti que cela était fait de
manière plutôt maladroite et parfois même agaçante. Suite à quoi un blog est né à la
fin de l’année 2010 : Personal Branling. À une lettre près, la signification change du
tout au tout ; pas besoin de nous attarder sur ce point, cela semble assez explicite.
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