Le cabinet d’audit et de conseil PwC a mené son étude « Carbon Factor » auprès des 20 principaux producteurs d’électricité européens pour la 14ème année consécutive.
Le facteur carbone (exprimé en kg CO2/MWh) se définit comme le rapport entre les émissions de CO2 générées et la production d’électricité correspondante. En 2014, il s’établit à 313 kg CO2/MWh, soit une baisse de 5,8% par rapport à 2013, pour atteindre son plus faible niveau depuis 2001.
Etude PwC "Collaboration: Preserving water through partnering that works" (av...
Etude PwC "Carbon Factor" (nov. 2015)
1. Novembre 2015
Collection :
Les cahiers du
développement durable
14e
édition
Changement
climatique et
Électricité
Facteur carbone européen
Comparaison des émissions
de CO2
des principaux
électriciens européens
www.pwc.fr/dd
2. 2 | Changement climatique et Électricité | 2015
Rapport préparé par PwC France
Collection Les Cahiers du Développement Durable
À propos de PwC
PwC est le premier cabinet d’audit et de conseil à proposer une offre complète de compétences
qui lui permet d’aider les entreprises et organisations à devenir durablement plus performantes
en travaillant avec elles sur 4 leviers clés : la gestion de leurs opérations de croissance,
l’amélioration de leur organisation, la maîtrise de leurs coûts et de leurs risques, la gestion et le
management des hommes.
La diversité des profils associée à la qualité des expériences de nos 900 collaborateurs au sein de
l’activité Stratégie & Consulting en France au travers de 25 implantations régionales - 40 000
dans 157 pays - constitue notre principale force. Cette pluridisciplinarité permet d’apporter des
réponses adaptées aux enjeux auxquels les entreprises sont confrontées.
Pour répondre aux enjeux du développement durable, PwC a créé le département Sustainable
Business Solutions dont la mission consiste à améliorer la performance économique, sociale et
environnementale des entreprises et à la révéler aux parties prenantes. Le réseau SBS,
regroupant plus de 800 professionnels dans 45 pays (y compris la Chine, l’Inde, la Russie, le
Brésil, est actif au plan mondial en matière de stratégie développement durable, responsabilité
sociétale, conseil en supply chain, due diligence, changement climatique et reporting
développement durable.
PwC se mobilise aussi par secteur d’activité, afin de mieux appréhender les enjeux spécifiques
de ses clients. Notre équipe dédiée au secteur de l’énergie compte par exemple plus de 3 000
spécialistes, dont 300 associés, dans le monde. L’équipe spécialisée de PwC en France conçoit des
solutions « sur mesure » pour répondre aux problématiques des acteurs du secteur de l’énergie.
PwC accompagne ses clients de la stratégie à la mise en œuvre opérationnelle, grâce notamment
à son activité de conseil en stratégie qui regroupe environ 750 consultants et 65 associés dans
23 pays, dont environ 110 personnes basées à Paris.
PwC développe en France et dans les pays francophones d’Afrique des missions d’audit,
d’expertise comptable et de conseil créatrices de valeur pour ses clients, privilégiant des
approches sectorielles.
Plus de 195 000 personnes dans 157 pays à travers le réseau PwC partagent idées, expertises
et perspectives innovantes au bénéfice de la qualité de service pour leurs clients et partenaires.
Les entités françaises et des pays francophones d’Afrique membres de PwC rassemblent
5 000 personnes couvrant 25 pays.
« PwC » fait référence au réseau PwC et/ou à une ou plusieurs de ses entités membres, dont chacune
constitue une entité juridique distincte.
Pour plus d’information, rendez-vous sur le site www.pwc.com/structure
3. PwC | 1
Le facteur carbone des principaux
producteurs d’électricité européens
est au plus bas depuis 2001
En 2014, la production d’électricité de notre panel de
20 entreprises a baissé de 97 TWh, passant de 2042 TWh
à 1945 TWh, soit une baisse de 4,7 % par rapport à 2013.
C’est la cinquième année de baisse continue de la
production pour les entreprises du panel, malgré un
contexte économique plus favorable en Europe cette
année. En revanche, l’impact de la météorologie sur la
production d’électricité est certain : l’année 2014 a été
l’année la plus chaude jamais mesurée en Europe.
Enfin le progrès technique et les évolutions des
habitudes de consommation ont probablement contribué
à cette baisse de la production, même si ce phénomène
est difficilement quantifiable.
Fait remarquable, chacune des entreprises de notre
panel a réduit en 2014 ses émissions de CO2
en Europe,
permettant à l’échelle du panel une réduction de 10 %
des émissions de CO2
, qui passent de 678 millions de
tonnes de CO2
(Mt CO2
) en 2013 à 609 Mt CO2
en 2014.
Cette réduction des émissions de CO2
est plus marquée
que celle de la production d’électricité.
Cette baisse s’explique essentiellement par quatre
facteurs :
1. La baisse de la production d’électricité en Europe,
2. Des conditions météorologiques1
favorables avec une
année record pour les températures en Europe
1 : http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/indicators/global-and-
european-temperature-1/assessment
3. La baisse de la part des sources non renouvelables
fortement carbonées dans la production d’électricité,
4. La hausse de la part des sources renouvelables dans le
mix énergétique, en dépit d’une légère baisse de la
production en absolu
Le facteur carbone européen atteint son plus bas niveau
depuis le début de cette étude en 2001, avec une baisse
de 5,8 % pour atteindre 313 kg CO2
/MWh en 2014.
D’après notre analyse, cette baisse du facteur
carbone est plutôt due à un mix énergétique non
renouvelable moins chargé en carbone qu’à un réel
essor du renouvelable au sein du panel. En effet, la
part du renouvelable dans la production d’électricité
n’augmente que légèrement dans le mix du panel en
passant de 21,3 % en 2013 à 22,1 % en 2014, et diminue
en valeur.
La réduction du facteur carbone en 2014 (-5,8 %) est
cohérente avec la décarbonisation de l’économie
européenne, qui a atteint -6,7 % en 2014, et s’approche
du rythme de décarbonisation de l’ensemble de
l’économie mondiale qui doit se maintenir à une
moyenne de -6,3 % jusqu’à 2100 pour contenir la hausse
des températures sous +2 °C (cf. étude PwC « Conscious
uncoupling ? » 2015).
Les 20 sociétés étudiées représentent plus de 50 % des
émissions de CO2
du secteur électricité chaleur en
Europe (28 pays).
Les plus faibles réductions d’émissions en Mt de CO2
de
2013 à 2014 :
• EDP : La baisse de ses émissions de 0,1 Mt de CO2
, soit
0,5 % du total, est en ligne avec une baisse de la
production de 0,1 % observée en 2014.
• Enel : Le 3e plus gros émetteur du panel a connu une
grande stabilité en 2014, aussi bien en termes de
production (0 %) que d’émissions de CO2
(-0,2 %). Le
mix énergétique 2014 du Groupe a très peu évolué par
rapport à 2013, avec une prépondérance de charbon
(29 % du mix, +0 points) et une part importante
d’hydraulique (26 %, +0,5 points).
• Statkraft : Le plus faible émetteur du panel (0,2 Mt de
CO2
en 2014) est parvenu à baisser à nouveau ses
émissions de 0,3 Mt en 2014, ce qui semble faible dans
l’absolu mais constitue une baisse de 67 % par rapport
à 2013. Ces performances s’expliquent par un mix
énergétique composé à 99 % d’énergie renouvelable
(+1,3 points sur 1 an) dont 95,5 % d’hydraulique (+1,3
points sur un an).
Les fortes réductions d’émissions en Mt de CO2
de 2013
à 2014 :
• Le 5e
producteur du panel E.ON a baissé ses émissions
de 16,4 Mt en 2014, soit 21 %. Cette réduction est forte-
ment liée à la baisse de la production du Groupe (-15 %
sur un an) mais s’explique également par l’évolution de
sonmixénergétique :silapartdunon-renouvelabledans
le mix demeure quasi-stable (83 %, -1 point), la part du
charbon (33 %, -4,4 points) a reculé significativement
au profit du nucléaire (36 %, +5 points).
• EDF a réduit en 2014 ses émissions de 13 Mt de CO2
(21 %),etcemalgréunequasi-stabilitédesaproduction.
Comme E. ON, cette performance ne s’explique pas tant
par une hausse du recours aux énergies renouvelables
(9 % soit -0,4 point) que par une substitution du charbon
(6 % du mix, -2,3 points) par le nucléaire (80 % du mix,
+2,5 points).
• Scottish Southern a baissé en 2014 ses émissions de
7,6 Mt de CO2
, soit une forte baisse de 37 %, grâce à un
choix en faveur du renouvelable : la part du renouvelable
dans le mix énergétique a augmenté de 5,6 points sur
un an, pour s’établir à 31 % du mix énergétique total,
grâce à un recours accru à l’hydraulique (13,5 %, +3
points) et à l’éolien (17 %, +2,5 points).
4. 2 | Changement climatique et Électricité | 2015
La part d’électricité d’origine
renouvelable continue à progresser
De 2013 à 2014, la part des énergies renouvelables
dans le mix électrique du panel des 20 sociétés
s’est accrue de 21,3 % à 22,1 % poursuivant la
tendance des deux dernières années. Cependant,
la production nette annuelle à partir d’énergies
renouvelables a baissé de 5,2 TWh.
Cette légère baisse en valeur s’inscrit dans un
contexte de baisse bien plus marquée de la
production électrique à partir d’énergies non
renouvelables, qui a diminué de 92 TWh, soit
l’essentiel de la baisse globale de la production du
panel (97 TWh).
La production d’électricité par le panel à partir
d’énergie non renouvelable continue ainsi de
baisser pour la troisième année consécutive.
La production d’électricité à partir de charbon et
de gaz naturel est en baisse sur le panel en 2014,
tandis que l’électricité d’origine nucléaire a
augmenté sa production notamment pour EDF
en France.
Parmi les énergies renouvelables, l’hydraulique
conserve sa place de numéro un européen et
continue de croître, tandis que l’éolien, 2e
énergie
renouvelable européenne augmente plus
légèrement sur le panel.
Les autres énergies renouvelables telles la
biomasse, la géothermie ou le photovoltaïque
restent peu significatives dans le mix énergétique
du panel, quand bien même certaines entreprises
de notre panel font des choix forts en faveur du
renouvelable.
Les 5 principaux émetteurs sont :
• RWE (DE, UK) : 136 MtCO2
, -3%
• Vattenfall (DE, SE, FI) : 73 MtCO2
, - 3%
• ENEL (IT, ES, PT, SK) : 67 MtCO2
, 0%
• E.ON (DE, UK, IT, FR) : 63 MtCO2
, - 21%
• Groupe EDF (FR, UK, IT, PL, HU, BE) : 49 MtCO2
, - 21%
Les 5 meilleurs facteurs carbone :
• Statkraft (NO) : 3 kg CO2
/MWh, - 67%
• Fortum (FIN): 39 kg CO2
/MWh, - 43%
• Verbund (AT) : 52 kg CO2
/MWh, - 34%
• EDF (FR, UK, IT,BE,PL) : 83 kg CO2
/MWh, - 20%
• PVO (FIN, SW) : 141 kg CO2
/MWh, -26%
Les 5 facteurs carbone les plus élevés :
• DEI (GR) : 1110 kg CO2
/MWh, + 0,8%
• RWE (DE, UK): 740 kg CO2
/MWh, - 0,1%
• Drax (UK) : 583 kg CO2
/MWh, - 20%
• ScottishSouthern (UK) : 470 kg CO2
/MWh, -18 %
• CEZ (CZ, PL, BU, RO) : 446 kg CO2
/MWh, -7%
5. PwC | 3
1. Contexte, objectifs et limites de l’étude 5
1.1. En 2014, le facteur carbone atteint son plus bas niveau depuis 2001 5
1.2. Objectif de cette étude 5
1.3. Limites de l’étude 5
2. Méthodologie sources 6
2.1. Collecte de l’information en Europe 6
2.2. Couverture 6
2.3. Périmètres 6
2.4. Information publiée 7
2.4.1. Analyse européenne (20 sociétés) 7
2.4.2. Recalcul des données historiques 7
3. Résultats 2002-2014 8
3.1. Production – données 2014 8
3.2. Émissions – données 2014 10
3.3. Principales évolutions des émissions de CO2
de 2013 à 2014 11
3.4. Facteur carbone 12
3.5. Le recours aux énergies renouvelables en 2014 : une hausse de la part du renouvelable
dans le mix énergétique, mais une légère baisse en valeur 14
3.5.1. Légère baisse de la production d’électricité d’origine renouvelable en valeur 14
3.5.2. La part des énergies renouvelables dans le mix électrique en hausse 15
3.5.3. Quelle relation entre le recours à l’énergie renouvelable et le facteur carbone ? 16
4. Évolution du mix énergétique
Focus sur les sources renouvelables 18
5. Annexes 20
Table des matières
7. PwC | 5
1. Contexte, objectifs
et limites de l’étude
1.1. En 2014, le facteur carbone
atteint son plus bas niveau depuis 2001
L’année 2014 est une année d’engagement sur le climat
pour l’Union Européenne (UE), dans le cadre du débat
sur la transition énergétique et notamment en vue de la
21e
Conférence des parties à la convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21)
qui se tiendra en 2015 à Paris. L’enjeu de cette
conférence est de maintenir la hausse des températures à
moins de 2 °C par rapport aux températures
pré-industrielles.
En 2015, en préparation de la COP21,
plus de 165 pays ont annoncé leurs engagements pour le
climat à l’horizon 2030.
Dès octobre 2014, l’UE s’était engagée à réduire les
émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici
2030 comparé à 1990. Cet objectif prolonge et amplifie
l’objectif que l’UE avait déjà pris pour l’horizon 20202
et
demandera une réelle décarbonisation de l’économie.
Rapportée à l’évolution du PIB européen, l’intensité
carbone3
de l’Union Européenne devra en effet se réduire
de 3.1 % chaque année jusqu’en 20304
.
Pour l’année 2014, l’intensité carbone de l’Union
Européenne a diminué de 6.7 %, avec des réductions de
10.9 % au Royaume-Uni, 9.1 % en France, 7.8 % en Italie,
7.1 % en Allemagne. Par comparaison, l’intensité
carbone de la Chine a baissé de 6 % en 2014, soit un
effort relatif comparable à celui de l’UE ; l’intensité
carbone de la Chine est cependant 2.8 fois plus forte que
celle de l’Europe. Les USA, qui ont une intensité carbone
1.7 fois supérieure à celle de l’UE, ont réduit leur
intensité carbone de seulement 1.6 % en 20145
.
2 : Réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990,
porter à 20% la part des renouvelables dans la consommation et réaliser 20%
d’économies d’énergie.
3 : L’intensité carbone est définie comme les émissions du secteur énergétique
(émissions nationales dues à la production d’énergie y compris électricité et
transports) rapportées à l’évolution du PIB.
4 : Source “Conscious uncoupling? Low Carbon Economy Index 2015”,
octobre 2015, PwC.
5 : Source : idem.
C’est dans un contexte de reprise progressive de
l’économie et de douceur des températures hivernales en
Europe que les producteurs européens ont produit moins
d’électricité que les années précédentes. La baisse de la
production d’électricité est accompagnée d’une
diminution des émissions de CO2
sur l’année 2014
(-10 %). La part des énergies renouvelables a augmenté
dans le mix électrique du panel et contribue à baisser les
émissions de CO2
et, par conséquent, le facteur carbone
européen (cf. Section III.5).
1.2. Objectif de cette étude
L’objectif de cette étude est d’identifier, de consolider,
d’homogénéiser et de présenter une information
complète sur les émissions de CO2
des principaux
producteurs d’électricité européens, et d’analyser les
principales variations entre les années 2001 et 2014.
1.3. Limites de l’étude
Nous ne fournissons ni commentaire ni opinion sur les
prix de l’énergie ou sur l’impact du CO2
sur l’évaluation
des sociétés étudiées.
8. 6 | Changement climatique et Électricité | 2015
2.1. Collecte de l’information en Europe
La plupart des sociétés de notre panel ont publié des
données directement accessibles à partir de leur site
Internet ou dans leur rapport annuel et/ou dans leur
rapport Environnement/Développement durable. Le
niveau de transparence des informations publiées n’a pas
connu d’amélioration significative par rapport aux
dernières années. Si certaines sociétés publient de façon
explicite les émissions de CO2
associées à leur production
d’électricité par zone géographique ainsi que leur facteur
carbone, la recherche d’informations est plus laborieuse
pour d’autres qui publient des données d’émissions
agglomérées ne distinguant pas les émissions imputables
à la production de chaleur (exclue du champ de cette
étude) de celles liées à la production d’électricité.
Au-delà de la publication des chiffres d’émissions, très
peu de sociétés fournissent les explications sur les
variations des émissions.
Dans le cas où les sociétés produisent de l’électricité et de
la vapeur, les émissions de CO2
globales ont été allouées
à l’électricité au prorata de la part de l’électricité dans la
production d’énergie totale.
Nous savons – en particulier en cas d’extrapolation par
calcul – que certaines données peuvent être
approximatives, mais nous estimons que la marge
d’erreur ne dépasse pas 10 % sur les émissions de gaz à
effet de serre directes.
2.2. Couverture
La production d’électricité en Europe en 2014 sur les
34 pays6
de l’ENTSO-E était de 3252 TWh7
, soit une
baisse de 1.6 % par rapport à 2013. Le panel de l’étude
représente 1945 TWh, soit 60 % de la production
d’électricité (et 40 % de la production renouvelable)
sur la zone.
Le total des émissions analysées dans la présente étude
atteint 609 Mt CO2
/an, ce qui représente 51 % des
émissions du secteur de la production d’énergie en
Europe (EU28) qui sont estimées à 1203 Mt CO2
/an8
.
6 : Les pays de l’UE hors Malte plus la Suisse, la Norvège, l’Islande et les
Balkans sauf l’Albanie.
7 : Source « L’électricité en Europe 2014, Synthèse de la consommation, de
la production et des échanges d’électricité au sein de l’ENTSO-E », mai 2015,
www.rte-france.com/sites/default/files/entsoe_electricite_en_europe_2014_
web.pdf
8 : Données CITL EU28 du secteur “20 Combustion of fuels” disponibles sur
http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/data/european-union-emissions-
trading-scheme-eu-ets-data-from-citl-7
2.3. Périmètres
Afin d’affiner les résultats de l’étude, nous n’avons pris
en compte que :
-- Les émissions strictement européennes9
-- Les émissions uniquement imputables à la production
d’électricité (nous ne prenons pas en compte les
émissions d’autres filiales dans le cas d’un groupe
multi-sectoriel)
Quand cela était possible, nous avons également
soustrait les émissions imputables à la production de
chaleur.
Lorsque les informations consolidées sur les émissions
manquaient, nous avons dû ajouter les chiffres des
sociétés récemment acquises. Pour ce faire, nous avons
choisi la méthode « consolidation par le contrôle » (plutôt
que la méthode « par intégration partielle »), telle que
préconisée par le GHG Protocol10
.
En 2014, nous avons remplacé l’opérateur italien
EdiPower par A2A car le groupe a racheté EdiPower fin
2012 et le détient aujourd’hui à hauteur de 79,5 %. Nous
avons intégré les données A2A sur 2013 pour avoir un
périmètre cohérent sur 2 ans mais les chiffres ne sont pas
comparables avec les années antérieures pour lesquelles
les données d’EdiPower sont prises en compte.
Notre panel de sociétés compte néanmoins toujours 20
sociétés.
Au sein du Groupe EDF, nous avons ajouté les filiales
polonaises et hongroises pour 2013 et 2014. EDF
Energies Nouvelles ne sera intégré que l’année prochaine
pour avoir les données sur 2 ans.
Dans la mesure du possible les données historiques des
entreprises concernées ont été retraitées sur la période
2002-2013 pour permettre de suivre leurs évolutions à
périmètre constant.
Le détail des consolidations figure dans l’annexe B.
9 : en excluant les émissions des filiales hors d’Europe
10 : Pour plus de détails : www.ghgprotocol.org
2. Méthodologie sources
9. PwC | 7
2.4. Information publiée
2.4.1. Analyse européenne (20 sociétés)
Nous avons analysé les 20 premiers producteurs
d’électricité européens, selon les critères suivants :
-- Production (en TWh). Note : nous avons pris en
compte l’électricité produite, à distinguer de
l’électricité vendue par les entreprises, qui tient
également compte des activités de trading
-- Emissions (en t CO2
/an), correspondant à
l’électricité produite
-- Facteur Carbone (en kg CO2
/MWh produit)
-- Part de l’énergie produite à partir d’énergies
renouvelables11
-- Principales évolutions du facteur carbone, des
émissions de CO2
et du ratio d’énergies renouvelables
2.4.2. Recalcul des données historiques
Nous avons actualisé et recalculé les données historiques
de production et d’émission de certaines sociétés pour
tenir compte des dernières données publiées.
11 : Nous entendons par renouvelable l’ensemble de filières
diversifiées dont la mise en œuvre est renouvelable à
l’échelle humaine (vent, solaire, eau, biomasse, etc.).
10. 8 | Changement climatique et Électricité | 2015
3.1. Production – données 2014
La production des entreprises de notre panel
a baissé de 97 TWh en 2014, soit -4,7 % comparé à
2013. Trois entreprises ont réduit leur production
d’au moins 10 TWh : E.ON (-27 TWh), Engie
(-23 TWh) et le Groupe EDF (-10 TWh).
Le Groupe EDF continue toutefois de peser fortement sur
la production d’électricité en Europe, en conservant sa
place de leader dans le classement des producteurs.
RWE conserve sa deuxième place, malgré une baisse
sensible de sa production (-3,2 %).
3. Résultats 2002-2014
Production électrique en Europe 2010-2014 (de l’ensemble des entreprises du panel)
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
Engie Iberdrola
+
Scottish
Power
CEZ EnBW Statkraft Fortum Groupe
EDP
DEI Scottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
Drax DongPVO A2A
591
184 173 153169
134
80 63 58 56 48 40 35 2834 31 28 1415 13
2012 2013 2014
Twh
Production électrique en Europe 2004-2014 en TWh (des 5 principaux groupes)
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Groupe EDF Groupe Enel Groupe RWE Vattenfall Groupe E.ON
616
591
222
169183
184
174
173
245
153
11. PwC | 9
Le contexte économique européen n’est plus, contrairement aux années
passées, la justification première de cette baisse de la production européenne,
puisque le PIB de l’UE28 a augmenté de 1,4 % en 2014, tandis que la zone Euro
a connu une croissance de 0,8 % en 2014 après une année 2013 de récession.
En revanche, l’impact de la météorologie sur la production d’électricité est
certain : selon l’Agence Européenne de l’Environnement, l’année 2014 a été
l’année la plus chaude jamais mesurée en Europe. Enfin le progrès technique
et les évolutions des habitudes de consommation ont probablement conduit à
l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, de l’éclairage et des
équipements, quand bien même il est difficile d’évaluer précisément l’impact
de ce phénomène sur la baisse de la production.
Nous notons enfin que 2014 que le classement des cinq plus importants
producteurs d’électricité en Europe n’a pas évolué comparé à 2013.
12. 10 | Changement climatique et Électricité | 2015
3.2. Émissions – données 2014
Les émissions proforma de l’échantillon ont baissé de 69
Mt CO2
entre 2013 et 2014, soit une réduction de 10,2 %
des émissions par rapport à 2013. RWE demeure, depuis
la 1re
publication de cette étude en 2001, le premier
énergéticien européen émetteur de CO2
avec 136 Mt CO2
en 2014, malgré une baisse de ses émissions de 4,7 Mt
CO2
. Les émissions de RWE représentent ainsi à elles
seules plus de 22 % des émissions totales du panel.
Les 5 plus gros émetteurs de CO2
parmi les entreprises de
notre panel restent les mêmes qu’en 2013, mais leur
classement évolue : le Groupe E.ON passe du 2e
plus gros
émetteur en 2013 au 4e
en 2014, grâce à une baisse
conséquente de 21 % de ses émissions (soit 16,4 Mt CO2
).
Vattenfall et Enel deviennent les 2e
et 3e
plus gros
émetteurs du panel en dépit d’une légère baisse de leurs
émissions : 2,6 % pour Vattenfall (1,9 Mt CO2
) et 0,2 %
pour Enel (0,2 Mt CO2
). Enfin, EDF conserve sa 5e
place
malgré une baisse importante de 21 % de ses émissions
(13 Mt CO2
).
Émissions de CO2
en Europe 2004-2014 (des 5 principaux groupes)
Émissions de CO2
en Europe 2012-2014 (de l’ensemble des entreprises du panel)
Groupe RWE Groupe EnelVattenfall Groupe E.ON Groupe EDF
139
136
112
67
70 73
101
6369
49
-
20
40
60
80
100
120
140
160
180
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
millionstCO2
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
Scottish
Southern
Iberdrola
+
Scottish
Power
CEZ EnBW StatkraftFortumGroupe
EDP
DEIEngie VerbundGas
Natural
Fenosa
Drax DongA2A PVO
136
73
67 63
49 48
39
28
21 17 17 14 13 11
5 4 2 2 2 0,2
-
20
40
60
80
100
120
140
160
180
EnMtdeCO2
13. PwC | 11
3.3. Principales évolutions des émissions de CO2
de 2013 à 2014
Les variations d’émissions de CO2
des entreprises du panel s’expliquent par des raisons à la fois structurelles et
conjoncturelles. Si la situation de chaque entreprise du panel est unique, un trait commun important est à souligner :
toutes ont diminué leurs émissions en 2014.
Les plus faibles réductions d’émissions en Mt de
CO2
de 2013 à 2014 :
• EDP : Le Groupe est une des deux seules entreprises
du panel (avec Engie) à ne pas communiquer le détail
de son mix énergétique. Toutefois, la baisse de ses
émissions de 0,1 Mt de CO2
, soit 0,5% du total, est en
ligne avec une baisse de la production de 0,1%
observée 2014.
• Enel : Le 3ème plus gros émetteur du panel a connu
une grande stabilité en 2014, aussi bien en termes de
production (0%) que d’émissions de CO2
(-0,2%). Le
mix énergétique 2014 du Groupe a très peu évolué
par rapport à 2013, avec une prépondérance de
charbon (29% du mix, +0 points) et une part
importante d’hydraulique (26%, +0,5 points).
• Statkraft : Le plus faible émetteur du panel (0,2 Mt de
CO2
en 2014) est parvenu à baisser à nouveau ses
émissions de 0,3 Mt en 2014, ce qui semble faible
dans l’absolu mais constitue une baisse de 67% par
rapport à 2013. Ces performances s’expliquent par un
mix énergétique composé à 99% d’énergie
renouvelable (+1,3 points sur 1 an) dont 95,5%
d’hydraulique (+1,3 points sur un an).
Les fortes réductions d’émissions en Mt de CO2
de
2013 à 2014 :
• Groupe E.ON : Le 5ème producteur du panel est
redescendu à la 4ème place des plus gros émetteurs
avec une baisse de 16,4 Mt de ses émissions en 2014,
soit 21% sur un an. Cette réduction est fortement liée
à la baisse de la production du Groupe (-15% sur un
an) mais s’explique également grâce à l’évolution de
son mix énergétique : si la part du non-renouvelable
dans le mix demeure quasi-stable (83%, -1 point sur
un an), la part du charbon (33%, -4,4 points) a reculé
significativement au profit du nucléaire (36%, +5
points), d’où une baisse des émissions sensiblement
supérieure à la baisse de la production.
• Groupe EDF : Le 1er producteur européen a réduit en
2014 ses émissions de 13 Mt de CO2
, soit une baisse
de 21% sur un an, et ce malgré une quasi-stabilité de
sa production (-1,6%). Comme E.ON, cette
performance ne s’explique pas tant par une hausse
du recours aux énergies renouvelables, dont la part a
légèrement baissé dans le mix (9%, -0,4 point sur un
an) que par une substitution du charbon (6% du mix,
-2,3 points) par le nucléaire (80% du mix, +2,5 points).
• Scottish Southern : l’entreprise a baissé en 2014 ses
émissions de 7,6 Mt de CO2
, soit une baisse très
significative de 37% sur un an, grâce à un choix en
faveur du renouvelable. En effet, la baisse de la
production (-23% sur un an) ne suffit pas à expliquer
cette performance : la part du renouvelable dans le
mix énergétique a augmenté de 5,6 points sur un an,
pour s’établir à 31% du mix énergétique total, grâce à
un recours accru à l’hydraulique (13,5%, +3 points) et
à l’éolien (17%, +2,5 points)
Groupe
EDP
Groupe
Enel
Statkraft
Scottish
Southern
Groupe
EDF
Groupe
E.ON( 18)
( 16)
( 14)
( 12)
( 10)
( 8)
( 6)
( 4)
( 2)
-
2
4
6
MtCO2
Principales évolutions des émissions de CO2
entre 2013 et 2014
14. 12 | Changement climatique et Électricité | 2015
3.4. Facteur carbone
Le facteur carbone Europe atteint en 2014 la valeur la plus
basse observée depuis 2001. La moyenne européenne du
facteur carbone pour notre panel s’établit pour 2014 à 313 kg
CO2
/MWh contre 332 kg CO2
/MWh en 2013, soit une baisse de
19 kgCO2
/MWh (-5,8 %). Cette baisse est due à 83 % à
l’amélioration du facteur carbone non renouvelable (de 402 kg
CO2
/MWh en 2014 comparé à 422 kg CO2
/MWh en 2013) et à
17 % à l’augmentation de la part d’énergie renouvelable dans la
production du panel (de 21,3 % en 2013 à 22,1 % en 2014).
Il est intéressant de noter qu’en 2013 l’augmentation de la part
d’énergie renouvelable contribuait à un tiers à la baisse du
facteur carbone, ce qui confirme la tendance observée en 2014 :
la baisse de l’impact CO2
des énergéticiens est due relativement
plus à un mix énergétique non renouvelable moins chargé en
carbone (globalement moins de charbon et de gaz, plus de
nucléaire) qu’à un vrai effort en faveur de la production
d’énergies renouvelables.
Si toutes les sociétés du panel ont réduit leurs émissions,
4 sociétés ont vu leur carbone facteur augmenter.
A contrario on trouve des résultats spectaculaires parmi les
16 autres sociétés du panel, comme une baisse du facteur
européen de 67 % pour Statkraft ou de 42 % pour Fortum.
Enfin, il faut insister sur la contribution du Groupe EDF au
maintien d’un facteur carbone moyen européen relativement
bas : sans EDF, le facteur carbone européen de notre panel
serait plus élevé de 32 %, passant à 413 kg CO2
/MWh. Cela
s’explique par le poids d’EDF dans le paysage énergétique
européen (EDF produit un volume 3 fois supérieur au numéro 2
européen RWE) et par l’importance considérable du nucléaire
dans son mix énergétique (plus de 80 %).
Les principales hausses du facteur carbone en 2014 par
rapport à 2013 :
• Engie a vu son facteur carbone augmenter de 341 à 356 kg
CO2
/MWh, soit une hausse de 7,7 % s’expliquant d’après
l’entreprise par une substitution en Europe
d’une partie de sa production d’électricité à partir de gaz
naturel par du charbon.
• Gas Natural Fenosa a vu son facteur carbone augmenter de
2,7 %, de 354 à 363 kg CO2
/MWh. Dans un contexte de baisse
de production (-6,3 %), l’entreprise a réduit sa production à
partir de gaz et d’énergies renouvelables en faveur du
charbon (18 % du mix, +1,9 points)
• Vattenfall, le 3e
producteur et 2e
émetteur de CO2
de notre
panel, a vu son facteur carbone augmenter pour la 3e année
consécutive, à 420 kg CO2
/MWh (+2,4 %). Ses principales
sources fossiles ont diminué, sauf pour le fioul. En dépit
d’une relative stabilité du mix énergétique, les émissions de
CO2
du groupe ont globalement moins diminué que la
production d’électricité.
• DEI est l’entreprise dont le facteur carbone est le plus élevé
au sein de notre panel (1 100 kg CO2
/MWh), et il a encore
augmenté en 2014 (+0,8 %). La part du charbon représente le
chiffre le plus élevé pour le panel, 64 % du mix énergétique,
en hausse de 2,3 points. La part des énergies renouvelables
a baissé de 3,8 points, à 12 %.
Les principales baisses du facteur carbone en 2014 par
rapport à 2013 :
• Le facteur carbone de l’entreprise Statkfraft, qui était
déjà le plus faible du panel, a été réduit de 67 %,
grâce à l’augmentation de la part de l’énergie renouvelable
dans le mix.
• Fortum est une des deux seules du panel dont la production
a augmenté en 2014 (+3,3 %). Malgré cela l’entreprise a réduit
ses émissions de CO2
de 42 %, d’où un facteur carbone en
baisse de 44 % à 39 kg CO2
/MWh, le plus faible du panel
après Statkraft. Cette performance s’explique par une
hausse de 7,7 points de la part du renouvelable dans le mix
énergétique. A noter que Fortum possède un mix
énergétique à 93 % « bas carbone » composé à parts quasi
égales de nucléaire et d’hydraulique.
• Verbund a réduit son facteur carbone de 37 %, à 52 kg CO2
/
MWh. Pour cela, l’entreprise a accru la part déjà très élevée
des sources renouvelables, essentiellement de l’hydraulique,
dans son mix énergétique (94 % du mix ; +5,4 points), a
pratiquement arrêté sa production de gaz (0,8 % ; -4 points)
et a diminué le recours au charbon (5,2 %, - 1,4 points).
• PVO a diminué son facteur carbone de 27 %, à 141 kg CO2
/
MWh. Dans un contexte de forte baisse de sa production
(-23 %), l’entreprise a augmenté sa production à partir de
nucléaire (60 % du mix, +4,5 points) et d’hydraulique (12 %,
+2 points).
Évolution du Facteur Carbone (pour les 20 entreprises du panel)
300
310
320
330
340
350
360
370
380
390
400
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
kgCO2/MWh
15. PwC | 13
Facteur Carbone 2014 par société
2012 2013 2014
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
A2A Engie Iberdrola
+
Scottish
Power
CEZ StatkraftFortumGroupe
EDP
DEI Scottish
Southern
VerbundGas
Natural
Fenosa
Drax Dong PVOEnBW
1 110
740
583
470
446 420 413 410 409 395 363
360 356
178
141
83 52 39
3
-
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
1 100
1 200
EnkgCO2/MWh
Facteur carbone européen
313 kgCO2/MWh
272
Le classement des entreprises européennes selon leur facteur carbone évolue peu par rapport à 2013,
avec notamment une stabilité du top 8 . On note également que 3 des entreprises présentant un facteur européen
inférieur à la moyenne de notre panel figurent dans le top 10 des plus importants producteurs (EDF 1er
, Iberdrola 7ème
et Statkraft 10ème
).
On constate enfin l’évolution contrastée des 3 entreprises présentant les facteurs carbone les plus élevés : en hausse
pour DEI (+9 kg CO2
/MWh), stable pour RWE (-1 kg CO2
/MWh) et en forte baisse pour Drax (-142 kg CO2
/MWh) qui
cède sa place de 2ème
facteur carbone le plus élevé à RWE grâce à un recours accru à la biomasse (15% du mix, +7
points) et à une diminution du charbon (36% du mix, -3 points).
Positionnement des 20 premières entreprises par rapport au Facteur Carbone Européen 2014
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
100 200 300 400 500 600 700
EmissionsCO2(Mt)
Production (TWh)
DEI
Groupe RWE
Drax
Scottish Southern
CEZ
Vattenfall
Groupe EDP
Groupe E.ON
A2A
Groupe Enel
Gas Natural Fenosa
EnBW
Engie
Dong
Iberdrola + Scottish Power
PVO
Groupe EDF
Verbund
Fortum
Statkraft
Facteur carbone européen
313 kgCO2/MWh
16. 14 | Changement climatique et Électricité | 2015
3.5. Le recours aux énergies renouvelables en 2014 : une hausse de la part du renouvelable dans le
mix énergétique, mais une légère baisse en valeur
Production d’énergie renouvelable en Europe de 2011 à 2014 (TWh) (de l’ensemble des entreprises du panel)
3.5.1. Légère baisse de la production d’électricité
d’origine renouvelable en valeur
L’analyse des 20 sociétés de notre panel révèle une légère
baisse de la production d’électricité à partir d’énergies
renouvelables (5 TWh en moins qu’en 2013, soit une baisse
de 1,2 % à 429 TWh). Sur 4 ans, on constate néanmoins une
hausse de la production d’énergie renouvelable de l’ordre de
17 %.
En dépit de cette baisse dans l’absolu, la part d’énergies
renouvelables dans le mix européen de notre panel a
augmenté de 0,8 points, passant de 21,3 % à 22,1 %. Cette
hausse relative s’explique par la baisse encore plus forte de la
production à partir d’énergie non renouvelable : -5,7 % sur
un an, soit 92 TWh en moins.
Enfin ces graphiques nous rappellent que les entreprises
contribuant le plus à la production d’énergie renouvelable en
Europe ne sont pas nécessairement celles dont le mix
énergétique comporte le plus de renouvelable : EDF est ainsi
le 3ème
producteur d’énergie renouvelable européen alors que
le Groupe fait partie des trois entreprises du panel dont la
part du renouvelable est inférieur à 10 %, et que le Groupe a
même diminué sa production d’électricité renouvelable en
2014 ; a contrario A2A possède un mix à plus de 50 %
renouvelable alors qu’il figure à la 15ème
place des
producteurs de renouvelable de notre panel.
Principales évolutions de la production d’électricité à partir
d’énergies renouvelables en TWh
+24 % +8 % +4 %
-28 % -6 % -12 %
-5,0
-4,0
-3,0
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
Fortum Iberdrola + Scottish Power
Groupe Enel Groupe RWE Groupe EDF
Engie
- -
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
Iberdrola
+
Scottish
Power
CEZStatkraft Groupe
EDP
DEIScottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
Engie DraxDong A2AFortune PVOEnBW
57 55 54
40
35
32 27
25
23 22
9 8
7 7 7 6
4 4 4 2
-
10
20
30
40
50
60
70
2011 2012 2013 2014
17. PwC | 15
Évolution de la part renouvelable des sources d’énergies pour la production d’électricité 2011-2014 de toutes les entreprises du panel
3.5.2. La part des énergies renouvelables dans le mix électrique en hausse
Part du renouvelable dans la production (pour l’ensemble des entreprises du panel)
Groupe
EDF
Groupe
RWE
Vattenfall Groupe
E.ON
Groupe
Enel
Iberdrola
+
Scottish
Power
CEZStatkraft Groupe
EDP
DEIScottish
Southern
Verbund Gas
Natural
Fenosa
Engie DraxDong A2A Fortune PVO EnBW
17% 15% 13% 12% 12%
9%
7% 5%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100% Part renouvelable 2013 Part renouvelable 2014
Moyenne européenne : 22%
99%
94%
57%
52% 52%
46% 43%
34%
31%
23% 21%19%
Le mix énergétique de notre panel présente de fortes
disparités. Derrière Statkraft et Verbund, dont le mix
énergétique renouvelable à plus 90% est rendu possible
par des conditions de production favorables à
l’hydraulique en Scandinavie et dans les Alpes, six autres
entreprises ont réussi à constituer un mix énergétique où
la part du renouvelable dépasse 33% : EDP, Dong, A2A,
Fortum, Iberdrola et Enel.
Enfin il est frappant de constater que les 15 entreprises
pour lesquelles la part du renouvelable est la plus élevée
ont toutes augmenté leur part renouvelable en 2014,
tandis que les 5 entreprises qui ferment le classement ont
vu leur part renouvelable reculer. Cette tendance laisse
donc présager une augmentation dans le futur des
disparités entre les entreprises ayant fait le choix du
renouvelable et les autres.
2011 2012 2013 2014
356
Origine renouvelable Origine non renouvelable
-
500
1 000
1 500
2 000
2 500
356
16,7% 19,3% 21,3% 22,1%
494 434 429
La part d’énergies renouvelables
dans le mix énergétique enregistre
sa 3ème
hausse consécutive depuis
2011 où cette part s’élevait à 16,7%.
Ce graphe montre que l’Europe
semble être sur la bonne voie
pour tenir l’objectif d’une part de
27 % d’énergies renouvelables
dans la consommation finale
d’énergie en 2030.
On note également que l’objectif
de produire dès 2010 21 %
d’électricité à partir de sources
renouvelables, fixé
par la Directive 2001/77/CE,
est désormais atteint par
notre panel.
18. 16 | Changement climatique et Électricité | 2015
Les trois entreprises dont la part du renouvelable a le plus
augmenté ont en commun un mix énergétique où la part du
renouvelable est conséquente. Dans le détail, Dong a réussi à
franchir la part des 50% de renouvelable en augmentant sa
part d’éolien (+9 points à 36,5%) et de biomasse (+2 points à
15%) au détriment du charbon et du gaz.
A2A a également franchi ce palier, en investissant cette fois
dans l’hydraulique (+10 points à 47%) au détriment du gaz
(-12 points à 17,5%). Fortum a pour sa part bénéficié de
conditions de pluviométrie favorables à l’hydraulique en
Finlande, en augmentant sa part de 8 points à 46%, au
détriment du charbon.
A l’inverse, CEZ, RWE et DEI ont toutes trois baissé en absolu
leur production à partir d’énergie renouvelable : RWE a fermé
son usine de Tibery au Royaume-Uni qui utilisait de la
biomasse, tandis que CEZ et DEI ont notamment réduit leur
production à partir d’hydraulique.
-6,0
-4,0
-2,0
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
12,0
Dong A2A Fortum CEZ Groupe RWE DEI
Principales variations de la part des renouvelables dans le mix (en points)
3.5.3. Quelle relation entre le recours à l’énergie renouvelable et le facteur carbone ?
La figure ci-dessous nous permet de visualiser les variations du facteur carbone en fonction du ratio d’énergie
renouvelable du mix énergétique des sociétés, afin d’analyser la relation entre l’utilisation de l’énergie de source renouvelable et
le facteur carbone.
Facteur carbone en fonction de la part non renouvelable des sources d’énergies (pour l’ensemble des entreprises du panel)
0
200
400
600
800
1000
1200
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Faceurcarbone(enkgCO2/MWh)
Part de l'énergie non renouvelable dans le mix (en %)
Groupe EDF
Groupe E.ON
Groupe Enel
Groupe RWE
Vattenfall
Engie
Iberdrola + Scottish Power
CEZ
EnBW
Fortum
Statkraft
Scottish Southern
DEI
Groupe EDP
Gas Natural Fenosa
Verbund
Drax
Dong
A2A
PVO
19. PwC | 17
Variation du facteur carbone en fonction de la variation de la part renouvelable des sources d’énergies
(pour l’ensemble des entreprises du panel)
Iberdrola + Scottish Power
Scottish Southern
Gas Natural Fenosa
-70%
-50%
-30%
-10%
10%
30%
50%
70%
-50% -40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%
Groupe EDF
Groupe E.ON
Groupe Enel
Groupe RWE
Vattenfall
Engie
CEZ
EnBW
Fortum
Statkraft
DEI
Groupe EDP
Verbund
Drax
Dong
A2A
PVO
La tendance inversement proportionnelle entre
l’utilisation d’énergies renouvelables dans le mix
énergétique et le facteur carbone est avérée. En effet, en
2014, 12 des 20 entreprises du panel ont augmenté la
part du renouvelable dans leur mix énergétique et vu
leur facteur carbone baisser : E.ON, Enel, Iberdrola,
Fortum, Statkraft, Scottish Southern, EDP, Verbund,
Drax, Dong, A2A et PVO. Dans le même ordre d’idée, DEI
a diminué son recours au renouvelable et vu son facteur
carbone augmenter.
Toutefois 7 sociétés du panel n’ont pas suivi cette
évolution, chacune des entreprises ayant des éléments
d’explication propres :
• EDF a baissé son recours aux énergies renouvelables
tout en améliorant son facteur carbone. EDF a produit
suffisamment de nucléaire en plus cette année (+ 7
TWh) pour améliorer son facteur carbone tout en
diminuant sa production à partir d’énergies
renouvelables (-3,5 TWh)
• RWE a également baissé sa part d’énergies
renouvelables tout en améliorant légèrement
son facteur carbone. La part de renouvelable
chez RWE est en réalité si faible (4,7%) que ce sont les
évolutions du mix des non-renouvelables qui impactent
le facteur carbone.
• EnBW et CEZ sont également dans ce cas de figure : les
évolutions mineures de leurs faibles parts de
renouvelables (respectivement -0,4 points à 12,4% et
-0,5 points à 6,5) n’ont qu’un impact limité sur
l’évolution de leurs facteurs carbone.
• Vattenfall a très légèrement augmenté sa part de
renouvelable (+0,3 points à 23,4%) tout en dégradant
son facteur carbone de 2,4%. Comme pour RWE les
évolutions du facteur carbone sont sensibles aux
évolutions du mix non-renouvelable (augmentation de
la production à partir de fioul de 0,1 TWh). Les
situations d’Engie et Gas Natural Fenosa obéissent à
logique similaire (hausse de la part de renouvelable
mais hausse du facteur carbone en raison de la
substitution du gaz naturel par le charbon).
Les énergies renouvelables constituent ainsi
indéniablement un levier de décroissance du facteur
carbone, à condition d’être produits en quantité
suffisante pour peser véritablement sur le mix
énergétique des entreprises.
Nous constatons à nouveau cette année une corrélation
importante entre ces deux critères: les entreprises
bénéficiant d’un recours significatif à l’énergie non
renouvelable présentent un facteur carbone plus élevé.
Ce constat ne s’applique logiquement pas pour PVO et le
Groupe EDF, car même si leur part d’énergie
renouvelable est faible, leur facteur carbone est limité
par la prépondérance du nucléaire dans leur mix
énergétique (respectivement 60% et 80%).
A contrario DEI et dans une moindre mesure RWE
possèdent un facteur carbone qui parait très élevé eu
égard à leur part d’énergie non renouvelable dans leur
mix énergétique. Cette situation s’explique par la
prépondérance d’énergies fossiles fortement émettrice
de CO2
dans leur mix énergétique (la part du non
renouvelable hors nucléaire représentant respectivement
79% et 88% de leur mix énergétique).
20. 18 | Changement climatique et Électricité | 2015
4. Évolution du mix énergétique
Focus sur les sources renouvelables
L’analyse de l’évolution du mix énergétique du panel
montre que l’énergie hydraulique reste, de loin, la
principale source d’énergie renouvelable utilisée par les
électriciens du panel : elle représente 17,1 % du mix
énergétique européen de 18 des 20 entreprises du panel.
La production d’hydroélectricité a augmenté en 2014 de
1,5 TWh. Avec 303 TWh, l’hydraulique demeure la 3e
source d’électricité du panel après le nucléaire et le
charbon, devant le gaz. Statkraft et EDF produisent à eux
seuls près d’un tiers de l’hydroélectricité du panel. 2014 a
été une année particulièrement favorable à la production
hydraulique, en particulier dans les pays scandinaves,
avec des précipitations élevées.
L’éolien demeure la 2e
source d’énergie renouvelable du
panel et représente 3,4 % (+0,2 points) de la production
du total, soit une hausse de 0,3 TWh. L’éolien occupe un
pourcentage supérieur à 10 % du mix énergétique
européen de trois entreprises du panel, qui ont la
particularité d’être fortement implantés autour de la mer
du Nord, où les conditions climatiques sont très adaptées à
l’éolien : Dong (37 % du mix), Iberdrola (via sa filiale
Scottish Power) (19 %) et Scottish Southern (17 %).
Dong a ainsi poursuivi son choix stratégique en faveur de
l’éolien offshore en inaugurant les champs West of
Duddons Sands et Anholt en Angleterre et au Danemark.
Les autres énergies renouvelables représentent au total
moins de 1 % du mix énergétique de notre panel. D’abord
la biomasse, à 0,6 % du total du panel et en baisse de 0,7
points : plusieurs entreprises telles EDF, Vattenfall, Dong
et surtout RWE en ont réduit leur production, tandis que
Drax, qui a conforté sa place de 1er
producteur de
biomasse du panel en augmentant encore sa production
de 2 TWh, et Dong utilisent la biomasse pour plus de 15 %
de leur mix énergétique. Vient ensuite la géothermie, qui
progresse notamment grâce aux investissements d’E.ON
(0,2 %, 0,1 points) et dépasse le solaire, qui ne décolle
toujours pas sur le panel (0,1 %, -0,4 points) : le seul
producteur du panel à produire plus de 1 TWh d’électricité
à partir d’énergie solaire est RWE, qui a pourtant
légèrement baissé sa production en 2014 (-0,3 TWh). Il est
toutefois à noter que la production électrique via cette
technologie a progressé en Europe de 10 TWh12
en 2014
notamment grâce aux entreprises de tailles moyennes et
aux particuliers.
12 : Source statistiques ENTSO-E, https://www.entsoe.eu/publications/
statistics/statistical-factsheet/Pages/default.aspx
Pour les énergies fossiles, toujours sur ce périmètre de 18
entreprises pour lesquelles le détail du mix est disponible,
l’évolution la plus spectaculaire est la baisse de la part du
charbon dans le mix énergétique européen total (-2
points à 25 %). Les 54 TWh d’électricité produite à partir
de charbon en moins par les électriciens de notre panel
sont ainsi une explication majeure à la baisse des
émissions et à l’amélioration du facteur carbone européen.
Après une année 2013 exceptionnellement favorable au
charbon, les conditions se sont dégradées : le prix de la
tonne de charbon est ainsi remontée à 50 $ suite au
ralentissement du gaz de schiste aux Etats-Unis et au
rebond du prix du CO2
en Europe (à nouveau proche de
7 $ la tonne). Toutefois, la baisse de la production de
charbon n’a pas entrainé une reprise du gaz naturel, dont
la production continue à baisser sur le panel (-18 TWh,
8,8 % du mix européen) : le prix du charbon devrait
doubler pour que le gaz redevienne compétitif face au
charbon13
. En réalité la seule énergie non renouvelable
majeure dont la production européenne a augmenté en
2014 est le nucléaire, plus que jamais première source
d’énergie électrique (43 % du mix de notre panel, +2,2
points en dépit de la sortie progressive des énergéticiens
allemands du nucléaire), grâce à la hausse importante de
la production nucléaire d’EDF en France (+13 TWh).
Évolution du mix énergétique (TWh) entre 2013 et 2014
2013 2014
Biogaz
Géothermie
Solaire PV
Biomasse
Fioul
Renouvelables
(non spécifiés)
Eolien
Non renouvelables
(non spécifiés)
Gaz*
Hydraulique*
Nucléaire*
Charbon lignite*
(*) Chiffres présents sur le graphique
494 438
750
757
302
303
174
156
-
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
Note : ce graphique détaille les sources d’énergie pour les fournisseurs d’électricité pour
lesquels nous avons pu reconstituer/estimer le mix énergétique de production à savoir :
Groupe EDF, Groupe E.ON, Vattenfall, EnBW, Verbund, Groupe RWE, Groupe ENEL, CEZ,
Fortum, Statkraft, DEI, Union Fenosa, Dong, et PVO. Pour les autres sociétés du panel,
seule la distinction entre « renouvelables (non spécifiés) » et « non renouvelables (non
spécifiés) » a pu être effectuée.
13 : http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/le-gaz-sera-t-il-
competitif-face-au-charbon-en-2015-1351/
26. 24 | Changement climatique et Électricité | 2015
C. Bibliographie
Le rapport intitulé « PwC Low Carbon Economy Index 2015 – Conscious uncoupling ? » peut être téléchargé à partir
du site : http://www.pwc.fr/conscious-uncoupling-low-carbon-economy-index-2015.html
Les auteurs de l’étude
Olivier MULLER
Chloë THERON
Jean-Baptiste ROUPHAEL