Avis ademe chauffage bois et qualité de l'air - dec2015
Implanter un jardin sur son toit
1. IMPLANTER UN JARDIN EN BACS
SUR LES TOITS
Guide pour les milieux institutionnel et commercial
par Patrice Godin
2. Auteur Première de couverture
Patrice Godin, M. Sc. env., 1982 - Photo par Patrice Godin
Comité de lecture Quatrième de couverture
Photo par Patrice Godin
Raquel Peñalosa, architecte paysagiste et fonda-
trice de Raquel Peñalosa Architectes paysagistes,
Mise en page
membre du conseil d’administration du Centre
Agence Médiapresse inc.
d’écologie urbaine de Montréal
www.agencemediapresse.com
Michel Poirier, technicien en génie industriel et
chargé de projets, Direction de l’immeuble du Palais @ Patrice Godin et Centre d’écologie urbaine
des congrès de Montréal de Montréal, 2012. Tous droits réservés.
Owen Rose, architecte, membre fondateur d’Atelier ISBN 978-2-924108-00-0
TauTem et membre du conseil d’administration du Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales
Centre d’écologie urbaine de Montréal du Québec, 2012
Ce projet a été réalisé avec l’appui financier de la
Conférence régionale des élus de Montréal, sans
engager la responsabilité de cette dernière à l’égard
de son contenu.
Centre d’écologie urbaine de Montréal
(Société de développement
communautaire de Montréal)
3516, avenue du Parc
/ La Conférence régionale des élus de Montréal Montréal (Québec) Canada H2X 2H7
www.ecologieurbaine.net
info@ecologieurbaine.net
3. IMPLANTER DES JARDINS EN BACS
SUR LES TOITS
Guide pour les milieux institutionnel et commercial
4. Mot de présentation
Mot de présentation
Le Palais des congrès de Montréal dispose d’un emplacement géographique
privilégié à offrir à l’ensemble de sa clientèle. Mais si le fait d’être situé au
centre-ville est un net avantage vis-à-vis de la concurrence, cela représente
aussi un défi d’envergure quant à l’empreinte écologique de l’immeuble et des
activités qui y sont tenues. La rareté des espaces verts entraîne plusieurs effets
négatifs, qu’on cherche à atténuer, notamment les îlots de chaleur urbains.
Parmi les objectifs qui ont mobilisé l’équipe du Palais en vue de la planification
du verdissement de ses toitures depuis maintenant trois ans et qui ont été
atteints, on note l’amélioration de la vue offerte par les toitures, la réduction des
îlots de chaleur urbains, le désir de procurer aux occupants le sentiment d’être
à la maison même en ville, l’offre d’un accès à des aliments locaux de qualité et,
surtout, la réutilisation (le premier des 4 R) des espaces disponibles.
Avec un tel engagement des membres de l’équipe, une vision élargie est gage de
succès ; la créativité doit remplacer les solutions uniques. Les technologies sont
offertes, les possibilités sont intéressantes : il suffit souvent de travailler sur la
bonne utilisation des connaissances acquises dans le contexte actuel.
Les toitures existantes imposent toutes des contraintes techniques d’utilisa-
tion, et celles du Palais des congrès n’y font pas exception. Il faut tenir compte
de leurs particularités, dont la capacité portante, les accès, les matériaux qui
entrent dans la composition des toitures, l’approvisionnement en eau, l’enso-
leillement et la sécurité.
En 2011, avec la collaboration du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM)
et avec l’aide financière de l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ), le Palais des congrès a démontré son engagement envers l’environ-
nement en réalisant le projet Culti-Vert. Cette réalisation a été un terreau
d’apprentissage unique et l’occasion de vivre une expérience enrichissante.
4 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
5. Mot de présentation
Nous sommes fiers aujourd’hui de voir que nos actions ont conduit à la rédaction
du guide pour l’implantation de jardins en bacs sur les toits par le CEUM. Nous
croyons sincèrement que, grâce à la participation de tous, le milieu urbain peut
et doit se végétaliser pour offrir un environnement plus sain. La contribution
du CEUM est remarquable, et je remercie particulièrement M. Patrice Godin
pour son dévouement et sa passion, qu’il a su nous transmettre.
Mon plus grand souhait est d’inspirer à d’autres gestionnaires et propriétaires
d’immeubles institutionnels et commerciaux l’expérience d’un jardin en bacs
sur les toits. Ce guide est un outil de base les conduisant à réaliser avec succès
un tel projet.
Mario Poirier
Directeur de la gestion de l’immeuble
Palais des congrès de Montréal
Le Palais des congrès de Montréal a pour mission de solliciter et
d’accueillir des congrès, des expositions, des conférences, des réunions
et d’autres événements. Institution publique à vocation commerciale, le
Palais des congrès génère d’importantes retombées économiques pour
le Québec et contribue fièrement, depuis plus de 28 ans, au partage des
connaissances de même qu’au rayonnement international de Montréal
à titre de destination de premier plan. Pour de plus amples renseigne-
ments sur le Palais des congrès de Montréal, consultez notre site web
à www.congresmtl.com.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 5
6.
7. Table des matières
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 10
Présentation de l’agriculture en bacs 11
Les bénéfices des jardins sur les toits 12
// Bénéfices économiques 12
// Bénéfices environnementaux 14
// Bénéfices sociaux 18
// Bénéfices pour la santé 19
Caractéristiques du site 21
// Capacité portante du bâtiment 21
// Types de toitures 22
// Éléments techniques 22
// Périmètre de sécurité 23
// Pente du toit 23
// Présence de machinerie 24
// Hauteur 24
Planification de l’aménagement 25
Plan d’aménagement et de circulation – Culti-vert 27
Préparation du site 28
// Condition de la membrane d’étanchéité avant les travaux 28
// Nettoyage de préinstallation 28
// Périmètre de sécurité pour les travailleurs 28
// Drainage du toit 28
// Établir les aires de circulation 29
// Établir une zone d’entreposage pour la saison 29
// Affichage des règles 29
// Type d’étanchéité 29
// Installation des infrastructures 30
// Mesurage des cueillettes 33
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 7
8. Table des matières
Types de technologies 34
// Bacs Alternatives 34
// Bacs Biotop 35
// Sacs Smart Pots 36
Modèle de gestion et d’entretien de jardin 37
// Restaurateur associé 37
// Organisme à but non lucratif 37
// Professionnel 38
// Employés 38
Sélection des plantes 39
Fermeture du site 41
// Enlever les plantes 41
// Entreposage 41
// Nettoyage du site 42
Conclusion 43
Exemples de jardins sur les toits 44
// Palais des congrès de Montréal 44
// Fairmont Le Reine Elizabeth 45
// Terrasse pédagogique Lucia Kowaluk (jardin terrasse) 45
// La Butineuse 46
// Santropol roulant (jardin terrasse) 46
Glossaire 47
Références 48
8 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
9. Table des matières
Liste des tableaux et figures
Tableau 1 13
Comparaison de la température des membranes d’étanchéité
Figure 1 15
Carte des îlots de chaleur à Montréal
Figure 2 16
Image thermique d’un secteur à Ville Saint-Laurent
Figure 3 18
Carte des déserts alimentaires à Montréal
Figure 4 27
Plan d’aménagement du projet Culti-vert
Figure 5 34
Composantes du bac Alternatives
Figure 6 43
Liste pour la sélection des plantes potagères
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 9
10. introduction
introduction
La présence de l’agriculture au sein du paysage urbain ne date pas d’hier. Que ce soit
pour nourrir la famille pendant les périodes d’incertitude économique, cultiver des
variétés qu’on trouve seulement dans son pays d’origine, réduire la facture d’épicerie,
contribuer à l’esthétisme de la cour arrière tout en y ajoutant une touche de verdure ou
pour simplement vivre la satisfaction personnelle de réussir la culture de ses propres
fruits et légumes, la culture potagère en ville a une valeur inestimable. À l’agricul-
ture urbaine qui se traduit généralement par des jardins communautaires et collectifs,
une jardinière qui agrémente une rampe de balcon ou un potager dans la cour arrière
s’ajoutent maintenant des jardins potagers plus audacieux qui investissent de nouveaux
espaces : les toits.
Ce désir de profiter des bienfaits de l’agriculture en cultivant sur les toits semble s’être
propagé au courant des dernières années à d’autres acteurs de la société. Bien qu’elles
ne représentent pas encore la norme, certaines entreprises privées et institutions
publiques, telles les écoles, ont constaté que l’agriculture urbaine s’avérait un outil fort
attirant pour répondre à leurs besoins spécifiques.
L’adoption de l’agriculture sur les toits peut répondre à diverses préoccupations : l’amé-
lioration de l’efficacité énergétique, la lutte contre les îlots de chaleur urbains, l’éducation
relative à l’environnement, le désir de créer de nouveaux liens avec la communauté,
l’amélioration de l’environnement de travail, l’approvisionnement en produits frais ou
encore la revalorisation d’espaces sous-utilisés. Dans ce contexte, l’agriculture en bacs
ou directement sur les toits, qui partagent plusieurs bénéfices communs, représentent
une avenue des plus intéressantes dans les milieux institutionnel et commercial québé-
cois. Toutefois, en raison du nombre limité d’immeubles existants pouvant supporter le
poids supplémentaire d’un toit vert permanent sur leur toit de base, le caractère amo-
vible des bacs d’agriculture en font une option très attrayante. Qui plus est, le potentiel
immense de certains toits de bâtiments en raison de leur superficie permet de croire que
ces derniers pourraient jouer un rôle majeur dans l’implantation de nouveaux projets
d’agriculture urbaine.
Ce guide, en plus de promouvoir la culture maraîchère en ville, se veut un outil pour les
gestionnaires et propriétaires d’immeubles afin qu’ils se familiarisent avec les étapes
de réalisation de ce type d’installation en vue de faciliter le passage à l’action. Cette
« Les paysans publication s’inspire de l’expérience Culti-vert au Palais des congrès de Montréal.
sont sans cesse
au travail et c’est Plus spécifiquement, ce document s’attarde aux bénéfices des jardins en bacs sur les
un mot qu’ils toits, aux caractéristiques essentielles qu’un site doit présenter pour accueillir ce type
n’utilisent jamais. » de réalisation, aux étapes d’implantation, aux technologies existantes convenant au
(Anton Tchekhov) contexte québécois, en plus de présenter quelques exemples de projets inspirants.
10 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
11. Présentation de l’agriculture en bacs
Présentation
de l’agriculture en bacs
Dans les grands centres québécois, le potentiel d’aménagement des toits est immense,
alors que la majorité de ceux-ci, autant en milieu résidentiel qu’institutionnel et commer-
cial, sont plats ou à faible pente, ce qui y facilite l’installation d’infrastructures vertes.
Si on ajoute à cela des facteurs contextuels comme le peu d’espace disponible au sol, la
présence de sols contaminés dans certains secteurs de la ville, la valeur foncière crois-
sante des terrains, la forte pression immobilière exercée sur les terrains vacants, la
culture potagère en bacs sur les toits devient un incontournable. Cette option prévaut
aussi en raison de la capacité portante limitée de nombreux bâtiments, ce qui empêche
parfois l’installation d’un toit vert extensif et d’un toit jardin en terre sur un certain
nombre de bâtiments.
La popularisation de ce type de pratiques est entre autres due à des initiatives comme
le projet Jardins sur les toits de l’organisme à but non lucratif Alternatives, qui depuis
2003, fait la promotion de ce mode de culture potagère en ville et contribue à la multi-
plication des projets de ce genre à Montréal et au Québec.
Observant un intérêt grandissant dans ce domaine d’activité, bon nombre d’entreprises
et d’organismes offrent aujourd’hui une gamme de services en lien avec l’agriculture en
bacs sur les toits. En effet, de nombreux modèles de jardinières s’adaptant à une variété
d’environnements et répondant aux contraintes et aux besoins propres de chaque site
sont maintenant offerts. Ces produits maintenant nombreux sur le marché permettent
d’entrevoir la possibilité de pratiquer à plus grande échelle la culture potagère en bacs
sur les toits. Mais quels sont les bénéfices associés à la production alimentaire sur les
toits ? La prochaine section du guide nous permettra d’en explorer quelques-uns.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 11
12. Les bénéfices des jardins sur les toits
Les bénéfices des jardins
sur les toits
On se demande généralement quels bénéfices nous apportera un projet avant d’y investir
temps et argent. Les infrastructures vertes, comme les jardins en bacs sur les toits, n’y font
pas exception. De prime abord, on pense tout de suite à la production de fruits et légumes,
un apport évident de l’agriculture urbaine. Toutefois, en plus des bénéfices connus des toits
verts, il faut souligner également que l’installation d’infrastructures de production vivrière
en bacs sur les toits de bâtiments institutionnels et commerciaux procure un éventail de
bienfaits supplémentaires. Cette section explore ces nombreux bénéfices, qui peuvent être
autant d’ordre économique, environnemental ou social qu’en lien avec la santé.
/// Bénéfices économiques
// Protection de la membrane d’étanchéité
Les membranes d’étanchéité, telles que l’élastomère, l’EPDM, le TPO, l’asphalte (multi
couche), qui sont souvent utilisées sur les toits de bâtiments institutionnels, sont
fabriquées avec des produits pétroliers. L’installation d’un jardin en bacs, caractérisé
par un couvert de végétation, peut s’avérer une solution intéressante pour ralentir
la dégradation de ce produit, principalement attribuable aux variations extrêmes de
température et aux rayons UV (Liu, 2005 ; Liu et Baskaran, 2003). Les phénomènes
de dilatation et de contraction des composants du revêtement de toiture causés par
les variations de température contribuent entre autres à une perte d’élasticité des
matériaux et, à plus long terme, à l’apparition de fissures, occasionnant parfois des
infiltrations d’eau.
L’ombrage et l’évapotranspiration* que procurent les plantes contribuent à réduire la
tempéra ure au niveau du toit, qui peut parfois atteindre plus de 70 degrés Celsius par
t
temps chaud, et par le fait même à accroître la durée de vie de la toiture et à diminuer
les coûts liés à son remplacement. Il est habituellement convenu qu’un toit vert de type
extensif peut considérablement prolonger la durée de vie d’une membrane d’étanchéité
en limitant les effets du soleil. Même s’il n’a pas nécessairement la même efficacité, le toit
jardin en bacs pourrait également l’accroître.
// Efficacité énergétique
* Comme la plupart des bâtiments institutionnels et commerciaux sont climatisés,
Pour la signification des mots l’ ccumulation de chaleur sur le toit durant les journées chaudes et son transfert à
a
en caractères gras, veuillez l’intérieur du bâtiment peut signifier une augmentation importante de la consommation
vous référer au glossaire
à la fin du document. énergétique, et par le fait même des coûts de climatisation.
12 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
13. Les bénéfices des jardins sur les toits
Comme il est mentionné précédemment, le potentiel rafraîchissant des plantes permet de
créer un véritable «
îlot de fraîcheur réduisant la température ambiante sur le toit et le
»,
transfert de chaleur dans le bâtiment. En plus d’accroître le confort des espaces intérieurs,
les potagers peuvent donc contribuer à réduire les coûts de climatisation et à créer une
fraîcheur supplémentaire à l’intérieur d’un bâtiment.
Comme l’illustrent les données du tableau ci-dessous, on peut observer que la présence de
végétation sur le toit, combinée à l’évapotranspiration et l’ombrage créés par les plantes,
a un impact positif sur la réduction de chaleur sur le toit. Ces données s’appliquent plus
particulièrement aux toitures végétales de type extensif, puisque les études à ce sujet sur
les jardins en bacs se font encore rares. Elles permettent néanmoins de supposer que le
potager diminuera aussi, compte tenu de sa superficie, les températures estivales sur le toit.
Température maximale annuelle au niveau de la membrane d’étanchéité
Toiture de
Extérieur Toit vert
Localisation Nom référence
ºC ºC ºC % réduction
FRF, Ottawa, ON Toit vert 35,0 70,0 25,0 64 %
Toit vert non
66,0 38,0 42 %
« System S » mentionné
ENCC, Toronto, ON
Toit vert non
66,0 36,0 45 %
« System G » mentionné
Toit vert GR1 24,7 70,0 30,0 57 % Tableau 1
GRRF, Vancouver, CB Comparaison des résultats
Toit vert GR2 24,7 70,0 30,0 57 % pour ce qui est de
la température maximale
Toit vert au niveau de la membrane
33,6 46,6 34,4 26 %
CEUM, Montréal, QC non irrigué d’étanchéité.
Source :
Toit vert irrigué 33,6 46,6 31,4 33 %
Sébastien Jacquet, 2011
// Production potagère – Produits bruts et transformés, valeur ajoutée
Alors que la production de fruits, de légumes et de fines herbes caractérisant le toit
jardin peut intéresser les citoyens, elle est particulièrement attrayante pour les res-
taurateurs, les épiciers ou les autres professionnels du secteur alimentaire. De fait, que
ce soit pour travailler avec des produits bruts fraîchement cueillis ou de préparer des
repas avec des aliments de grande qualité, comme c’est le cas des chefs, que ce soit pour
économiser en cultivant des aliments plus dispendieux dans les marchés d’alimentation
ou simplement pour pouvoir être fier de dire à ses clients que tel aliment a été récolté à
proximité de son commerce, les produits des jardins offrent différents avantages. À titre
d’exemple, on pourrait s’attendre dans les milieux professionnels à ce que les employés
puissent également profiter de la production. N’est-il pas plaisant de pouvoir ajouter
des herbes fraîches à son repas du midi ?
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 13
14. Les bénéfices des jardins sur les toits
// Certification LEED
Certaines certifications environnementales destinées aux bâtiments existants ou neufs,
comme la certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), peuvent
se révéler des incitatifs intéressants à l’implantation de jardins sur les toits. Dans le cas
de la certification LEED, bien connue au Canada et aux États-Unis, Emmanuel Cosgrove,
directeur de l’organisme montréalais Écohabitation, mentionne qu’un jardin en bacs en
milieu résidentiel peut permettre d’amasser minimalement un (1) crédit LEED. Bien
que cela ne semble pas s’appliquer encore aux milieux institutionnel et commercial, une
demande accrue pourrait éventuellement faire en sorte que les jardins en bacs deviennent
un outil d’obtention de crédits LEED pour ces types de bâtiment.
// Caractère amovible
Le caractère amovible des jardins en bacs facilite la revalorisation d’espaces souvent
inutilisés. Comme il sera abordé dans une section ultérieure, des contraintes liées à la
structure du bâtiment, telle la faible capacité portante d’un toit, peuvent empêcher la
mise en place d’aménagement permanent. Dans de tels cas, l’installation d’un jardin en
bacs ou en sacs permet de profiter de la saison de croissance durant l’été, puis d’entre-
poser le tout avant l’arrivée de la neige l’hiver.
/// Bénéfices environnementaux
// Îlot de chaleur
Le phénomène d’îlot de chaleur prend naissance dans la forte concentration de surfaces
minéralisées, qu’on trouve particulièrement en milieu urbain. L’absorption des rayons
solaires et leur émission subséquente sous forme de chaleur a pour effet l’apparition de
températures de 5 à 10°C supérieures à celles des milieux avoisinants (Lachance, 2005).
En ville, l’intensité croissante des épisodes de chaleur accablante et de smog ainsi que
leur fréquence comptent parmi les impacts de ce phénomène. Les chaleurs extrêmes
de même que la détérioration de la qualité de l’air qui les caractérise affectent plus
spécifiquement les personnes âgées et les jeunes enfants, les personnes souffrant entre
autres de maladies chroniques, d’isolement et de troubles mentaux (OMS, 2007).
Comme il a été mentionné précédemment, la création d’ombrage et l’évapotranspiration
propre au verdissement avec des jardins permettent de réduire la température des toi-
tures, qui représentent une grande superficie en ville. Les jardins servent aussi à filtrer
les particules fines qu’on trouve dans l’air, en plus d’absorber des gaz à effet de serre.
Au moment d’écrire cette publication, Environnement Canada étudiait l’effet rafraîchis-
sant du jardin installé sur le toit du Palais des congrès de Montréal. Il sera intéressant
de connaître les résultats de cette étude afin de chiffrer davantage l’apport des jardins
en bacs à la lutte contre les îlots de chaleur urbains.
14 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
15. Les bénéfices des jardins sur les toits
Figure 1
Carte des îlots de chaleur
à Montréal
Source : Baudouin Y. et
P. Martin. Département
de géographie, UQAM, 2008.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 15
16. Les bénéfices des jardins sur les toits
Exemple d’îlot de chaleur intra-urbain ou micro-îlot de chaleur
fourni par Yves Baudoin, professeur de géographie, UQAM
Exemple d’îlots de chaleur intra-urbains; Saint-Laurent
Température
moyenne 27,8°C
Terrain de golf
27°C
Bombardier
40,57°C
Secteur résidentiel
31,54°C
Figure 2
Image thermique d’îlots de
chaleur dans l’arrondissement
de Saint-Laurent, à Montréal
Parc urbain
Source : Martin, P., 2008,
Analyse diachronique du 23,16°C
comportement thermique de
Montréal en période estivale
de 1984 à 2005.
Source: Bande thermique Landsat 5 TM, 27 juin 2005, superposition Google Earth, 2006
P. Martin
// Biodiversité
Bien que les jardins potagers en bacs sur les toits soient des installations temporaires,
ils peuvent contribuer à l’augmentation de la biodiversité urbaine. En réduisant la frag-
mentation des habitats pendant la saison estivale et en proposant des plantes aux
périodes de floraison variées, ces derniers favorisent la survie des espèces pollinisatrices,
lesquelles contribuent par la suite à la conservation de plusieurs espèces végétales.
// Gestion de l’eau de pluie
La ville est recouverte d’une vaste superficie de surfaces imperméables, les toitures
faisant partie de cet ensemble. Comme ces surfaces sont incapables d’absorber la pluie
tombant sur les toits, elles redirigent l’eau directement vers le système d’égout, où
elle s’acheminera vers son traitement, engendrant ainsi des coûts supplémentaires
pour la collectivité. Toutefois, durant des épisodes de fortes précipitations, la capacité
maximale des égouts est souvent dépassée. Cette situation oblige parfois les autorités
publiques à diriger le surplus non traité vers les cours d’eau environnants, ce qui cause
des dommages aux écosystèmes locaux. Comme les plantes et le terreau des jardins sur
les toits permettent l’absorption d’une partie de l’eau de pluie, ils peuvent réduire le
stress exercé sur le réseau pluvial.
16 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
17. Les bénéfices des jardins sur les toits
// Réduction de la dépendance au pétrole
Plusieurs des aliments qui composent notre panier d’épicerie doivent parcourir une très
longue distance avant de se retrouver dans notre assiette. Cette dépendance au trans-
port, et par le fait même au pétrole, entretenue par notre modèle alimentaire, contribue
aux changements climatiques.
La production de fruits et de légumes sur les toits de nos bâtiments institutionnels et
commerciaux peut donc se révéler une stratégie intéressante pour réduire la distance
parcourue par une partie de notre nourriture. En plus, la proximité permet de profiter
de toutes les saveurs et de tous les nutriments que procurent les fruits et les légumes
ayant mûri sur le plant.
Circuit court de commercialisation alimentaire
Il n’est pas inhabituel de voir sur les tablettes des supermarchés des produits
alimentaires ayant parcouru la moitié de la surface du globe terrestre avant
de se rendre jusqu’à nous. Pour réduire entre autres le kilométrage que ces
produits doivent parcourir, on note une recrudescence des circuits courts de
commercialisation alimentaire. Ce concept se définit comme l’intervention « au
plus d’un intermédiaire dans la distribution entre l’entreprise de production ou
de transformation et le consommateur ou la consommatrice. La vente directe
est considérée comme un circuit court. » (MAPAQ, 2009)
// Culture biologique
Les nombreuses initiatives d’agriculture urbaine ayant fait leur apparition au cours des
dernières années s’inscrivent principalement dans une vision de respect de l’environ-
nement et de la biodiversité. L’utilisation d’engrais organique et l’absence de pesticides
permettent de croire qu’à défaut d’avoir la certification biologique, la culture potagère
en ville s’approche fortement de cette forme de culture.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 17
18. Les bénéfices des jardins sur les toits
/// Bénéfices sociaux
// Sécurité alimentaire
Plusieurs secteurs ou quartiers de nos villes, pour la plupart défavorisés, souffrent d’une
offre alimentaire déficiente. Que ce soit sur le plan de la piètre qualité des aliments
offerts ou des points de vente trop éloignés, ces déserts alimentaires peuvent avoir
des impacts néfastes sur la qualité de vie des résidents de ces quartiers. La production
Disponibilité de fruits et légumes frais
maraîchère sur les toits des bâtiments institutionnels et commerciaux situés dans ces
quartiers peut s’avérer une belle occasion pour des organismes œuvrant en sécurité
alimentaire de procurer des aliments de qualité aux citoyens dans le besoin. De plus,
sur une distance de marche – Montréal -
le potager peut être un moyen pour certaines personnes de cultiver des espèces qu’on
trouve peu ou à prix élevé à l’épicerie. Dans le cas d’une entreprise qui désire dévelop-
per et diversifier ses relations avec la communauté locale, ce type de projets est une
2006 occasion unique !
Figure 3
Carte des surfaces de vente
de fruits et de légumes
dans un rayon de 500 m
par quintiles de population,
secteur est de Montréal,
juin 2004
Sources : P. Pitre, Centre
Léa-Roback, 2006 ; M.-S.
Cloutier, 2004
18 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
19. Les bénéfices des jardins sur les toits
// Potentiel pédagogique
La diversité des publics et des sujets qu’ils permettent d’aborder font des jardins pota-
gers de magnifiques outils pédagogiques. En effet, autant pour les jeunes enfants, les
étudiants, les travailleurs, les personnes âgées que pour les nouveaux arrivants, pour
ne nommer que ceux-là, les jardins peuvent être une source de questionnement, des
facilitateurs d’intégration et un objet de fascination.
Le jardin suscite des discussions de corridor : il peut servir d’excuse pour échanger des
recettes, pour apprendre comment faire pousser soi-même ses fines herbes à la mai-
son... Ces quelques situations naturelles qui émergent en présence d’un jardin facilitent
la sensibilisation aux enjeux liés à l’alimentation, à l’environnement et même à la
santé. Il permet également de présenter différentes thématiques telles que les plantes
médicinales, les plantes patrimoniales, etc., autant de sujets pertinents à étudier et
intéressants à enseigner !
// Vandalisme
Bien que les cas de vandalisme et de vol dans les jardins soient généralement peu fré-
quents, l’utilisation de toits comme lieu de croissance limite l’accès au site et permet
ainsi d’éviter les désagréments de ce genre à tout moment de la journée.
/// Bénéfices pour la santé
// Plantes médicinales
Nous avons souvent tendance à l’oublier, mais les potagers ne produisent pas uni-
quement des fruits, des légumes et des fines herbes. Des plantes ayant des vertus
particulières, comme les plantes médicinales, peuvent aussi être intégrées lors de la
plantation. Leurs propriétés médicamenteuses observables à court ou à long terme méri-
teraient certainement d’être davantage mises à profit. Dans nos sociétés occidentales,
où les comprimés sont souvent l’unique remède envisageable, les plantes, ou une de leur
partie, que l’on utilise parfois déjà sans le savoir, comme l’ortie, l’aloès, le gingembre, la
sauge, pour n’en nommer que quelques-unes, pourraient nous donner une perspective
différente de nos maux de tête de l’après-midi !
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 19
20. Les bénéfices des jardins sur les toits
// Contact avec la nature
Dans nos environnements urbains densément bâtis, où la végétation laisse souvent
sa place aux surfaces minéralisées, la présence de plantes peut avoir des effets théra-
peutiques. Être en contact avec la nature sur une base quotidienne aurait entre autres
des propriétés apaisantes, réduisant par exemple le stress, la colère ou l’anxiété. Pour
un patient dans un centre hospitalier ou un travailleur dans une tour de bureaux, cela
pourrait être synonyme d’une convalescence plus rapide ou d’une hausse de productivité.
La présence accrue des plantes est aussi une manière relativement simple d’améliorer
l’esthétisme de nos espaces de travail et de vie, sans parler qu’elle favorise le sentiment
de bien-être.
// Risques de contamination
Le sol d’anciens secteurs industriels n’est pas toujours favorable à l’agriculture urbaine,
en raison des risques de contamination. Les analyses de sol et les travaux de déconta-
mination pouvant être relativement coûteux, l’utilisation de bacs et de terreau contrôlé
devient une option intéressante. Ce type de jardins permet par la même occasion d’éli-
miner un risque important de contamination des plantes et des aliments à consommer.
20 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
21. Caractéristiques du site
Caractéristiques du site
L’analyse des caractéristiques d’un site potentiel pour l’implantation d’un potager est
nécessaire afin de démarrer du bon pied. La sélection d’un emplacement peut avoir des
effets importants sur plusieurs dimensions d’un projet tels les coûts, la production, la
sécurité des visiteurs et l’expérience du site par les utilisateurs.
Les caractéristiques décrites dans cette section peuvent servir de base pour l’établis-
sement des conditions gagnantes qui faciliteront la réalisation d’un jardin potager en
bacs sur le toit.
/// Capacité portante du bâtiment
La capacité portante d’un bâtiment est souvent un obstacle majeur à l’installation d’un
toit vert extensif ou d’un toit jardin permanent. Les bâtiments montréalais construits
selon les normes du Code national du bâtiment du Canada, qui doivent normalement
respecter un minimum de 265 kg/m3 (54 lb/pi2)1 pour les accumulations de neige, ne
peuvent souvent pas recevoir des charges supplémentaires pendant l’hiver. Déroger à
ce principe peut mettre en danger la structure du bâtiment et ses occupants.
D’une part, le caractère amovible des jardins potagers en bacs permet de contourner
cette contrainte. Alors que le jardin profite des conditions d’ensoleillement avantageuses
qu’offre la toiture pendant l’été, il n’a qu’à être déplacé ailleurs sur le toit, où la capacité
portante est adéquate, ou tout simplement à l’intérieur du bâtiment, pendant l’hiver.
D’autre part, dans le cas des bâtiments qui ont une structure suffisamment forte pour
recevoir le surpoids des installations, on peut laisser les bacs en place toute l’année.
Certains modèles de bacs sont relativement légers une fois la réserve d’eau vidée à
l’automne, ce qui facilite l’entreposage et permet par le fait même de réduire les coûts
liés à la manutention.
Le jardin en bacs s’avère donc une solution de verdissement adaptée à cette réalité des
toits, en plus de permettre d’éviter les très coûteux renforcements de structure parfois
nécessaires pour l’installation d’une toiture végétale.
1
Ces données varient en fonction des différentes régions et villes du Québec.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 21
22. Caractéristiques du site
/// Types de toitures
Tout comme pour la toiture végétale, le toit jardin en bacs peut s’installer sur tout
type de membranes d’étanchéité (gravier, élastomère, EPDM, TPO PVC, etc.). Seuls les
matériaux utilisés pour protéger celle-ci pourraient varier, tel qu’il sera présenté plus
loin dans ce document.
/// Éléments techniques
Pour faciliter l’entretien du jardin et faire en sorte que l’expérience soit conviviale, effi-
cace et sécuritaire, quelques infrastructures techniques de base doivent être présentes
sur le site. Dans le cas contraire, elles pourront être ajoutées, et ce, dans certains cas,
à des coûts relativement peu élevés.
// Accès sécuritaire
Un accès sécuritaire au site s’avère un critère important pour l’implantation d’un jardin
sur un toit. Qu’il soit extérieur ou intérieur, l’accès direct au site facilitera le transport
du matériel à l’installation ou à la fermeture du jardin, le va-et-vient des jardiniers, qui
devront apporter des soins constants aux plantes pendant la période estivale, l’évacua-
tion des résidus organiques et le déplacement des visiteurs venant admirer le potager.
// Sortie d’eau
L’eau de pluie n’étant pas suffisante pour répondre au besoin hydrique des plantes
potagères cultivées en bacs, la présence d’une sortie d’eau à proximité du jardin est
essentielle et assure un apport en eau constant et nécessaire à la bonne croissance des
plantes. Le nombre de sorties d’eau variera principalement en fonction de la superficie
aménagée, du nombre de bacs composant le jardin et du nombre de systèmes d’irriga-
tion à implanter. Il faut aussi s’assurer que la pression de l’eau est suffisante afin de
répondre au besoin d’arrosage du jardin.
// Prise électrique
Bien qu’elle ne soit pas indispensable, une prise électrique peut éviter bien des maux
de tête pendant la réalisation et l’entretien d’un jardin. Elle peut se révélée utile, entre
autres pour brancher des outils nécessaires à l’installation, ajouter une lumière d’ap-
point au moment de l’entretien en soirée ou faire fonctionner des systèmes d’irrigation
électrique.
// Drain
Il est conseillé d’installer le jardin en bacs sur une section du toit où l’on trouve un drain
fonctionnel. Une défectuosité du système d’irrigation ou une forte pluie associée à un
drain bloqué pourraient causer des dommages aux installations en plus de nuire à la
croissance des végétaux. Il est donc important que l’eau puisse bien s’évacuer du toit, à
moins qu’on dispose d’un système de rétention des eaux pluviales.
22 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
23. Caractéristiques du site
// Entreposage du matériel d’entretien
L’entretien d’un jardin potager demande habituellement d’avoir à sa disposition
quelques outils, de l’engrais, des traitements biologiques contre les mauvaises herbes,
des sacs, etc. L’installation d’un petit cabanon, d’un coffre ou l’accès à un local intérieur
pour entreposer le matériel est un bon moyen d’éviter les objets indésirables sur le toit,
de conserver la propreté du site et de faciliter la tâche aux jardiniers, qui n’auront pas
à trimballer l’ensemble de leur équipement à chacune de leur visite.
// Résidus organiques et déchets
Tout au long de la saison, l’entretien du jardin produira des résidus organiques. Pour
éviter que ces derniers ne se retrouvent au site d’enfouissement, l’installation d’une
compostière, au sol ou directement sur le toit, augmentera le caractère durable du pro-
jet. Le compost pourra ensuite être utilisé pour amender le terreau des bacs et ainsi
bénéficier aux plantes.
/// Périmètre de sécurité
Contrairement au jardin au sol, le jardinage sur les toits soulève des questionnements
concernant la sécurité des divers usagers. La présence de garde-corps et de parapets
répondant aux normes de construction est primordiale pour assurer la sécurité des
visiteurs sur le toit. Des zones de dégagement des rebords du toit seront probablement
à prévoir.
Il est fortement conseillé de prendre connaissance de la réglementation municipale en
vigueur dans la localité avant d’entreprendre la conception du projet. En cas de doute,
on peut également faire appel à des professionnels en architecture, qui seront de bons
guides dans le processus.
/// Pente du toit
Bien que certaines espèces potagères puissent croître sur des surfaces verticales, les
jardins en bacs sont plus difficilement implantés sur des toits à forte pente. La sélec-
tion d’un site caractérisé par une pente de 2 degrés et moins facilitera l’installation des
infrastructures et leur mise au niveau. Cela maximisera par le fait même l’utilisation
des modèles de bacs à réserve d’eau, en plus de permettre le branchement des bacs en
réseau et d’éviter potentiellement un stress hydrique aux plantes à l’arrosage.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 23
24. Caractéristiques du site
/// Présence de machinerie
Les tours d’eau, le système de refroidissement et de climatisation, la boîte électrique,
etc., font souvent partie du paysage aérien des bâtiments institutionnels et commer-
ciaux. Bien qu’ils n’empêchent pas l’installation d’un jardin à proximité, on doit s’assurer
que ces infrastructures, qui requièrent parfois l’utilisation de produits chimiques, ne
représentent pas un risque de contamination. De plus, le niveau de bruit élevé qu’elles
engendrent parfois doit être considéré, surtout dans le cas où l’objectif du projet est en
partie de faire du jardin un environnement paisible et agréable.
/// Hauteur
Si l’agriculture sur les toits permet de profiter abondamment du soleil, elle implique
une exposition aux autres forces de la nature tel le vent, qui souffle plus fort en altitude.
Lors de la phase de planification du jardin, il est donc important d’effectuer une sélection
de plantes adaptée à cette particularité, car certaines espèces résistent moins bien aux
rafales. Un tuteurage solide des plantes devra ainsi être envisagé. De plus, pour des
raisons de sécurité, lors des travaux d’installation, une attention particulière doit être
portée aux matériaux plus légers, qui peuvent être transportés par le vent.
Pour contrer ou réduire les nuisances associées au vent, l’exploitation de structures
déjà existantes sur le site ou l’ajout d’écrans de jardin solidement ancrés peuvent
être envisagés.
24 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
25. Planification de l’aménagement
Planification
de l’aménagement
Après avoir trouvé des partenaires et un site adéquat pour le potager « aérien », il est
temps de passer à l’étape suivante : la réalisation d’un plan d’aménagement. C’est à
ce moment qu’un architecte ou architecte de paysage pourra aider à conceptualiser la
vision du jardin et lui permettre de prendre forme.
Bien qu’il soit possible de mettre sur pied un jardin sans plan d’aménagement, ce
dernier est des plus utiles pour planifier plusieurs aspects du projet, surtout lorsque
celui-ci s’avère d’une grande envergure. Le plan d’aménagement permet entre autres
d’estimer les coûts du projet et le temps d’installation des infrastructures, d’évaluer
le matériel nécessaire en fonction de l’espace disponible, d’établir la configuration et
le design du site ou encore de planifier les besoins d’entretien nécessaires à la bonne
croissance des végétaux.
Les zones de circulation sont également essentielles pour assurer la sécurité, la fonction-
nalité du site et la qualité de l’expérience des jardiniers et des visiteurs. L’élaboration
d’un plan d’aménagement facilite leur intégration, tout en prenant en compte les dif-
férentes normes et réglementations pouvant s’appliquer dans la municipalité. En plus
des zones de circulation, le plan facilite l’intégration d’éléments tels que des ruches, une
compostière ou un baril collecteur d’eau de pluie.
Le plan d’aménagement est aussi un outil efficace pour la planification d’aménagements
thématiques. Comme il a été mentionné précédemment, les jardins sur les toits sont de
véritables îlots de biodiversité pour la faune urbaine. On peut également concevoir, par
la sélection spécifique de végétaux, un potager favorable aux espèces pollinisatrices, aux
papillons et même aux oiseaux. Eh oui, tout cela est possible, même en ville ! Une docu-
mentation abondante existe d’ailleurs à ce sujet et permet de sélectionner les plantes
qui attirent les espèces voulues.
Une abeille butinant une fleur annuelle. Une abeille butinant les fleurs d’un plant
de basilic en plein centre-ville de Montréal.
Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 25
26. Planification de l’aménagement
De plus, une bonne planification permettra non seulement de simplifier le travail des
installateurs en déterminant dès le départ la composition des bacs, mais également
d’optimiser le compagnonnage des plantes et ainsi d’accroître la production maraîchère,
tout en réduisant potentiellement les nuisances associées aux insectes nuisibles. Le plan
d’aménagement – on en trouve un exemple à la section suivante – consiste aussi en un
document de référence pour les futurs utilisateurs et coordonnateurs du projet. Il sera
enfin utile pour l’évaluation du projet et pour apporter au besoin des modifications en
cours de route.
Finalement, l’utilisation des toits pour la production potagère contribue à la création de
nouveaux espaces de vie dont peuvent aussi bénéficier les employés et les clients qui fré-
quentent les bâtiments. Une bonne planification de l’ensemble de l’espace permet ainsi
d’en assurer leur qualité et d’inclure si possible du mobilier pour se reposer, anger et,
m
pourquoi pas, y faire des réunions quand la température le permet.
26 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
27. Plan d’aménagement et de circulation – Culti-vert
Plan d’aménagement
et de circulation – Culti-vert
Figure 4
Plan d’aménagement de
Culti-vert sur le toit du Palais
des congrès de Montréal.
Source : Centre d’écologie
urbaine de Montréal et Palais
des congrès de Montréal, 2011.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 27
28. Préparation du site
Préparation du site
L’installation d’un jardin en bacs peut paraître complexe à première vue. Cette section
se veut un aide-mémoire qui vise à démystifier les diverses étapes liées à la réalisation
des travaux et le choix de certains matériaux pouvant être utilisés pour la protection
de l’enveloppe du bâtiment.
/// Condition de la membrane d’étanchéité avant les travaux
Il est important d’examiner la condition de la membrane d’étanchéité avant l’installa-
tion du potager pour vérifier qu’il n’y a pas de faiblesses ou de défectuosités pouvant
s’aggraver après l’installation du potager. Une inspection visuelle ainsi qu’une prise de
photos sont conseillées pour faire état de la situation et assurer une traçabilité.
/// Nettoyage de préinstallation
Tout comme pour une toiture végétale, le nettoyage de la section du toit qui accueillera
les nouvelles infrastructures s’impose avant l’installation. Des saletés ou débris risquent
d’endommager ou de perforer la membrane d’étanchéité sous le poids du jardin s’ils sont
laissés sur le site : ils doivent donc être retirés. Il peut s’agir d’agrafes, de vis, de clous,
de fils métalliques, etc., ou d’autres débris de travaux qui auraient pu s’accumuler avec
les années.
Pour s’assurer d’éliminer ce risque, l’utilisation de balais conventionnel et magnétique
sur la section de toit visée permet d’enlever certains débris qui auraient pu échapper
à la vigilance de l’œil.
/// Périmètre de sécurité pour les travailleurs
Comme l’installation d’un jardin en bacs ne requiert généralement pas de modification
à la structure du bâtiment, les travaux ne se veulent pas un réel chantier de construc-
tion, où on retrouve habituellement des règles de sécurité strictes. Il est donc important
de s’assurer auprès de l’installateur des mesures de sécurité qui seront déployées au
moment de l’installation, et ce, pour assurer la sécurité des employés et des autres usa-
gers du site. Cela passe, entre autres, par la détermination au préalable d’un périmètre
de sécurité sur le toit et par une délimitation des aires de travaux.
/// Drainage du toit
Dans le but d’éviter une obstruction indésirable des drains, une inspection régulière
est recommandée. Bien qu’elles soient effectuées tout au long de la saison, les visites
devraient habituellement être plus fréquentes à l’automne quand les feuilles com-
mencent à tomber des plants et que les risques d’obstruction de drain augmentent.
28 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
29. Préparation du site
/// Établir les aires de circulation
Les déplacements sur le toit augmentent considérablement après l’installation d’un
jardin. Afin de réduire au minimum les risques d’endommagement de l’enveloppe du
bâtiment, il est essentiel d’établir des aires de circulation que les utilisateurs pourront
emprunter tout au long de la saison. En balisant les déplacements sur le toit, il devient
plus facile d’y installer des matériaux de protection supplémentaires.
De plus, les aires de circulation ont pour bénéfice d’améliorer la croissance des végétaux
en créant de l’espacement entre les bacs de culture : davantage de lumière et d’espace
contribue à l’expansion des plantes et à une meilleure production.
/// Établir une zone d’entreposage pour la saison
Tout au long de la saison de croissance des végétaux, les jardiniers ont besoin d’un
endroit où entreposer les outils, les accessoires et les engrais nécessaires à l’entretien
du jardin. Cette zone d’entreposage peut prendre la forme d’un cabanon ou d’un coffre,
qui protège contre le vent et les intempéries.
/// Affichage des règles
La mise en place d’une affiche présentant certaines règles de conduite, variables selon
les établissements, est conseillée, comme certaines personnes pourraient ne pas être
familières avec les lieux. Ces règles pourront s’appliquer non seulement aux visiteurs,
mais également aux jardiniers et aux installateurs qui fréquentent le toit. Cela contri-
bue à la sécurité des utilisateurs, et permet d’éviter certaines situations non désirées.
/// Type d’étanchéité
Traditionnellement, les toitures multicouches d’asphalte et de gravier étaient chose
commune sur les bâtiments à toit plat. Toutefois, la commercialisation de plusieurs
produits d’étanchéisation, telles les membranes élastomère, les EPDM, la polyoléfine
thermoplastique (TPO), le polychlorure de vinyle (PVC), sans oublier les toitures inver-
sées, a contribué à changer le portrait des toitures au fil du temps.
On peut se demander si la diversité de produits maintenant présents sur le toit des
bâtiments peut représenter un frein à l’installation d’un jardin en bacs. Eh bien, avec
une protection adéquate entre le toit et les bacs, les potagers en bacs peuvent être ins-
tallés sur n’importe lequel de ces produits. Les techniques de protection du toit sont
discutées ci-dessous.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 29
30. Préparation du site
Il est aussi à noter que les membranes réfléchissantes peuvent accueillir un potager.
Même si, lors d’une journée ensoleillée, il est parfois nécessaire de porter des lunettes de
soleil quand on y circule, ce type de membranes procure aux plantes un environnement
plus frais : les besoins en eau sont réduits, et la croissance de certaines espèces moins
tolérantes à la chaleur est favorisée.
/// Installation des infrastructures
Les étapes qui mènent à l’installation d’un jardin en bac sont relativement simples et
peu nombreuses. Toutefois, certaines s’ajoutent si l’installation se fait directement sur
un toit ou un toit-terrasse. La protection de l’enveloppe du bâtiment, l’installation des
bacs, du système d’irrigation et des végétaux y sont abordés.
É
tape 1 : Protection de l’enveloppe du bâtiment
En règle générale, quand on installe un jardin en bacs sur un toit-terrasse existant,
aucune protection supplémentaire ne doit être ajoutée sur la surface où les bacs sont
déposés. La pose de matériaux de protection prend toutefois toute son importance quand
l’installation du jardin se fait directement sur la membrane d’étanchéité. Effectivement,
les températures observées durant une belle journée d’été sur une toiture convention-
nelle en élastomère peuvent parfois atteindre plus de 70oC. Cela entraîne une dilatation
et un ramollissement des matériaux d’étanchéité, souvent faits avec des produits pétro-
liers. Déposer une charge ponctuelle et statique sur le toit peut donc engendrer une
dégradation prématurée de la toiture, et même une perforation.
Selon le type de toitures, plusieurs matériaux peuvent être installés pour éviter de mau-
vaises surprises. Ils devront cependant être résistants aux écarts de température, aux
rayons UV, idéalement de couleur pâle et favoriser l’écoulement de l’eau afin d’éviter la
moisissure et la croissance de végétation non désirée. Voici ci-dessous quelques exemples
de matériaux utilisés dans divers projets de toit jardin québécois.
//
P
lanche de bois (Voir réalisation – hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth)
//
T
apis de caoutchouc et géotextile blanc (Voir réalisation – Culti-vert)
//
P
anneau de drainage – Sopradrain (Voir réalisation – La Butineuse)
//
Déposé directement sur la terrasse (Voir réalisation – Santropol roulant et Terrasse
pédagogique Lucia Kowaluk)
30 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
31. Préparation du site
É
tape 2 : Installation des bacs
L’installation du jardin consiste à déposer les bacs sur les matériaux de protection du
toit en fonction du design préalablement établi. Selon les infrastructures en place, il peut
être préférable d’effectuer le mélange du terreau et le remplissage des bacs au niveau
du sol pour ensuite les apporter sur le toit à l’aide d’un monte-charge. De plus, à moins
d’avoir à sa disposition un endroit bien au sec pour procéder au mélange du terreau et au
remplissage des bacs, l’installation durant une journée pluvieuse peut s’avérer ardue, le
terreau imbibé d’eau étant beaucoup plus lourd à manipuler et à transporter.
Comme le terreau contenu dans les bacs est assez lourd, il permet de conserver les conte-
nants en place sur le toit tout au long de la saison, et ce, sans qu’ils ne soient ancrés.
Il est à noter que certains fournisseurs de bacs possèdent un réseau d’installateurs
formés à l’installation de leurs produits, mais ce n’est pas nécessairement le cas pour
tous les produits. Il est à ce moment conseillé de discuter avec l’installateur choisi pour
connaître ses expériences en la matière et ainsi avoir une assurance supplémentaire
que les travaux seront bien effectués.
Mélange du terreau et remplissage Disposition des bacs sur le toit. Plantation des végétaux.
des bacs.
Crédit : Patrice Godin Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 31
32. Préparation du site
Étape 3 : Installation du système d’irrigation
Une fois les bacs bien positionnés, il est temps de mettre en place le système d’irrigation.
S’il n’est pas essentiel pour des jardins de petite taille, l’apport automatisé en eau est
un excellent allié par temps chaud ou pour un potager de moyenne à grande envergure.
Il est primordial de se rappeler qu’à certains moments pendant la saison, les plantes
auront besoin d’être arrosées une ou deux fois par jour, ce qui peut représenter quelques
heures d’arrosage manuel. L’irrigation automatisée permet de gagner du temps et de
l’argent, tout en limitant le gaspillage d’eau.
Certains modèles de bacs sont conçus pour être branchés en série et ainsi partager le
contenu de leurs réserves d’eau. D’autres modèles par contre, dépourvus de réserve ou
ne pouvant être connectés en série, devront être alimentés par un système d’irrigation
extérieur avec branchement pour chacun des bacs. Ce système de type goutte à goutte
muni d’une minuterie peut arroser le terreau à intervalles déterminés. Des ajustements
doivent être apportés à la fréquence et à la longueur des arrosages tout au long de la
saison de croissance pour répondre aux besoins hydriques changeants des plantes.
Bacs Biotop reliés en réseau. Système d’irrigation déposé
sur le terreau d’un sac Smart Pot.
Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin
Système d’irrigation goutte
à goutte connecté avec la réserve
d’eau d’un bac Alternatives.
Crédit : Patrice Godin
32 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
33. Préparation du site
Étape 4 : Plantation des végétaux
Après la pose des infrastructures, il est maintenant temps de donner au jardin son
aspect verdoyant en y installant des plantes potagères qui garniront notre assiette tout
au long de la saison. Contrairement à ce qu’on peut penser, même si les toitures sont des
milieux extrêmes, une très grande diversité de plantes vivrières peut y vivre. Les diffé-
rents fournisseurs de contenants offrent habituellement une liste d’espèces qui peuvent
être cultivées avec leur produit. Le nombre de végétaux plantés variera en fonction du
type de contenants et des espèces choisies, mais on compte généralement une moyenne
de trois plants par bac. Il ne faut pas hésiter à y ajouter des fleurs, comme des tagètes,
pour favoriser la pollinisation et, dans certains cas, pour réduire les espèces invasives.
Lorsqu’on souhaite aménager une grande quantité de bacs, et par le fait même acheter
une grande quantité de plants, il est conseillé d’effectuer la sélection des espèces tôt au
printemps. Transmettre au producteur une liste exhaustive des espèces à planter lui
permet d’une part de planifier sa production et, d’autre part, de s’assurer d’avoir toutes
les plantes sélectionnées. L’achat de semences suffit toutefois pour certaines espèces à
croissance plus rapide (ex. : radis, carottes), que l’on peut semer au début de l’été
Fleurs (tagètes) intégrées dans un toit jardin.
Crédit : Patrice Godin
/// Mesurage des cueillettes
Il peut être intéressant de mesurer la production maraîchère du jardin. Que ce soit aux
fins de recherche, de promotion, d’économie ou simplement par curiosité, des données
en lien avec le volume et le poids des cueillettes sur l’ensemble du jardin ou d’espèces
en particulier sont relativement simples à recueillir. Il suffit de mettre à la disposition
des cueilleurs une balance, un contenant qui servira d’étalon de mesure et un calepin
ou un cahier pour noter et centraliser l’information. Pour s’assurer de la qualité et la
justesse de l’information, une feuille indiquant la marche à suivre devrait être laissée
avec l’équipement de mesurage.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 33
34. Types de technologies
Types de technologies
La pratique de l’agriculture en bacs sur les toits et les balcons au Québec s’est popula-
risée rapidement au courant de la dernière décennie, favorisant le développement de
nouveaux contenants de culture. Tous destinés à la production potagère, ces contenants
possèdent des caractéristiques différentes destinées à répondre aux besoins changeants
des utilisateurs et des sites d’implantation. Voici quelques modèles de contenants de
croissance présents sur le marché québécois depuis quelques années.
A = Tube de remplissage
B = Terreau compressé
Figure 5 C = Trop-plein
Représentation des
composantes du bac
D = Réserve d’eau
Alternatives E = Double fond
Source : Alternatives F = Terreau
Crédit : Patrice Godin
Bacs Alternatives
Poids (avec réserve d’eau remplie) : environ 35 kg (environ 30 lb/pi2)
Dimension : 60 cm de longueur x 40 cm de largeur x 37 cm de hauteur
Superficie cultivable : 0,24 m2
Coût : 40 $
Réserve d’eau : oui, environ 14 litres
Matériaux : plastique
Durée de vie : non disponible, mais probablement de 20 à 25 ans
Site Web : www.lesjardins.ca/?q=fr/kits
Source : Alternatives, 2012
34 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
35. Types de technologies
Crédit : Patrice Godin
Bac Biotop
Poids (avec réserve d’eau remplie) : environ 12 kg (environ 15 lb/pi2)
Dimension : 72 cm de longueur x 23 cm de largeur x 25 cm de hauteur
Superficie cultivable : environ 0,17 m2
Coût : 49,99 $
Réserve d’eau : oui, environ 10 litres
Matériaux : plastique
Durée de vie : 25 ans
Site Web : www.biotopcanada.com
Source : Biotop Canada, 2012
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 35
36. Types de technologies
Crédit : Patrice Godin
Sacs Smart Pots
Poids (avec terreau humide) : environ 20 kg (environ 26 lb/pi2)
Dimension : 45 cm de diamètre
Superficie cultivable : environ 0,16 m2
Coût : 14,95 $ (modèle avec poignées)
Réserve d’eau : non
Matériaux : géotextile
Durée de vie : de 5 à 10 ans
Site Web : www.smartpots.com
* Les renseignements ci-dessus sont basés sur le format no 15 de 60 litres. Plusieurs
autres dimensions sont offertes.
Source : Smart Pots, 2012
36 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
37. Modèle de gestion et d’entretien de jardin
Modèle de gestion
et d’entretien de jardin
La production potagère sur les toits semble intéresser de plus en plus les gestionnaires
d’immeubles institutionnels et commerciaux. Il est souhaitable que ceux-ci mettent à
contribution les vastes superficies de toiture aux fins de production alimentaire, malgré
le fait que certains défis en lien avec cette pratique subsistent. Notamment, le temps
limité pouvant être accordé à la gestion de telles infrastructures ainsi que les connais-
sances et les budgets limités pour en assurer l’entretien peuvent représenter des freins
au développement de nouveaux projets.
La présente section permettra d’explorer quelques modèles de gestion de jardin, qui
peuvent être adaptés en fonction de la vision de chaque organisation et des contraintes
qui lui sont propres, notamment en ce qui a trait au bâtiment.
/// Restaurateur associé
Les restaurateurs requièrent un apport en légumes frais constant. Même si les récoltes
du jardin ne peuvent généralement pas répondre à tous leurs besoins en approvision-
nement, la fraîcheur des produits et l’attrait que cela représente pour les clients en
convaincront plus d’un de cultiver sur les toits à proximité.
Le Palais des congrès de Montréal, désirant mettre à profit ses toits en vue d’une produc-
tion vivrière, a décidé de créer Culti-vert et de faire appel à son réseau de partenaires
en restauration. Ainsi, trois restaurateurs se sont vu attitrer une section de jardin et se
sont fixé comme objectif de pouvoir bénéficier des récoltes pendant la saison. D’une part,
deux restaurateurs ont décidé de fournir les ressources financières pour l’embauche
d’un jardinier responsable de l’entretien de leur parcelle de jardin ; d’autre part, un
restaurateur a opté pour former du personnel à l’interne afin d’assurer l’entretien à
long terme du jardin.
/// Organisme à but non lucratif
Certains organismes communautaires œuvrant en sécurité alimentaire possèdent des
ressources compétentes en horticulture qui peuvent entretenir des jardins potagers et
qui sont à la recherche d’endroits où cultiver. L’assurance de pouvoir faire des récoltes
qui aideront des personnes à s’alimenter en fruits et légumes frais peut en intéresser
bon nombre. Pour connaître ces organismes, il suffit de s’informer auprès des organismes
du quartier, ce qui permet en prime de tisser de nouveaux liens avec la communauté !
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 37
38. Modèle de gestion et d’entretien de jardin
/// Professionnel
L’embauche d’un professionnel assumant l’entretien et la récolte pendant la saison peut
s’avérer une option intéressante. Cette personne peut préparer des paniers qui pourront
entre autres être distribués aux membres du personnel.
/// Employés
La formation d’employés peut être une recette gagnante pour assurer l’entretien et la
viabilité à long terme du jardin. En optant pour cette option, on contribue non seulement
à conserver les connaissances à l’interne, mais aussi au développement de nouvelles
compétences chez le personnel, tout en permettant une diversification des tâches.
Par ailleurs, plus d’un membre du personnel peut se montrer intéressé par l’entretien
du jardin, que ce soit pour commencer la journée du bon pied ou se changer les idées
pendant l’heure du dîner. Dans ce cas, chacun des employés volontaires peut se voir atti-
trer un nombre de bacs, qu’il ou elle devra entretenir pendant la saison. Pour s’assurer
d’avoir de bons résultats, une formation « coup de pouce » organisée en début d’année
avec un horticulteur permet d’outiller les volontaires pour la réalisation de leur nouvelle
activité de relaxation.
38 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
39. Sélection des plantes
Sélection des plantes
Certaines variétés de plantes sont plus adaptées aux conditions particulières des toits,
un élément important à considérer au moment de faire le choix des végétaux. Les
espèces moins résistantes à l’exposition directe au soleil, au fort vent et aux chaleurs
élevées dégagées par les surfaces de toitures avoisinantes devraient être utilisées avec
parcimonie. De plus, la liste des espèces pouvant être cultivées en bacs varie en fonction
du type de contenants utilisé. Les différents fournisseurs de bacs offrent généralement
une liste des espèces potagères adaptées à leur produit.
Bien que l’environnement des toits ne soit pas idéal pour toutes les plantes, il existe au
Québec une très grande sélection de plantes potagères pouvant prendre racine dans les
jardins sur les toits. Des arbustes fruitiers, des fines herbes, des cucurbitacées (courges,
concombres, melons, etc.), et même certaines plantes racines (carottes, navet, betteraves,
etc.) apportent couleurs et diversités dans le jardin (voir Figure 6).
En fonction de la vocation du jardin, certains voudront favoriser un bon nombre d’es-
pèces plantées aux fins éducatives, alors que d’autres voudront maximiser la production
en choisissant un nombre limité d’espèces pour répondre à leurs besoins spécifiques.
Il est donc conseillé de planifier sa production et de se renseigner afin d’effectuer des
choix spécifiques au jardin voulu.
Exemple - Jardin à papillons
Voici une sélection de plantes potagères attirant les papillons :
//
Aneth
//
Capucine
//
Fenouil
//
Persil
// vivace
Pois
//
Sauge farineuse
//
Tournesol
//
V
erveine de Buenos Aires
Référence : Carnet horticole et botanique du Jardin botanique de Montréal, 2012
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 39
40. Sélection des plantes
Figure 6
Liste pour la sélection
des plantes fournies
aux restaurateurs dans
le cadre de Culti-vert.
Source : Centre d’écologie
urbaine de Montréal et Palais
des congrès de Montréal
40 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
41. Fermeture du site
Fermeture du site
L’été tire à sa fin, et le jardin perd tranquillement sa couleur verte au profit du jaune La
croissance des plantes a cessé depuis peu, et la majorité, sinon la totalité des récoltes,
a déjà été effectuée ? Il est bel et bien temps de commencer à planifier la fermeture du
jardin. À partir de la mi-octobre, la venue d’une belle journée représente une bonne
occasion de procéder au démantèlement des infrastructures. Parmi les tâches à accom-
plir : enlever les plantes, entreposer les bacs et le système d’irrigation et effectuer un
dernier ménage.
/// Enlever les plantes
Bien qu’il soit possible d’enlever les végétaux au printemps, il est conseillé de le faire
dès l’automne afin de réduire les risques d’obstruction des drains, par exemple en rai-
son du dépôt de feuilles mortes. Une fois les résidus organiques nettoyés, ces derniers
peuvent être ajoutés au compost, qui pourra ultimement être réutilisé pour fertiliser
le terreau des bacs.
Certaines plantes vivaces, comme la ciboulette et la menthe, se retrouvent sûrement
dans la plupart des jardins au sol, où elles sont rustiques. Toutefois, leur capacité à
résister aux hivers québécois est grandement affectée lorsqu’elles sont plantées dans
des bacs non isolés et exposées au vent glacial. Pour continuer à profiter de ces délices,
on peut les relocaliser au sol, si l’espace le permet.
/// Entreposage
Les différents modèles de bacs sont conçus pour demeurer à l’extérieur durant les
quatre saisons. Selon la capacité structurelle du bâtiment à supporter les charges sup-
plémentaires, les bacs doivent donc être déplacés ou laissés en place. Le terreau peut
rester dans les bacs durant la saison froide, mais les modèles munis d’une réserve d’eau
doivent être vidés pour éviter les bris attribuables au gel et à la formation de glace.
Allégés du surplus d’eau, les bacs sont plus faciles à déplacer et moins lourds pour la
structure. Il n’est pas nécessaire de couvrir les bacs pour l’hiver, mais ceci empêchera
l’ajout de poids supplémentaire causé par l’accumulation d’eau de pluie dans les bacs
à réserve d’eau.
Quand un système d’irrigation a été installé, ce dernier doit aussi être préparé pour
l’hiver. Pour éviter l’apparition de fissures au printemps suivant, l’eau doit être retirée
des conduits, la glace pouvant les abîmer. Numéroter les différentes sections est une
bonne méthode pour faciliter la réinstallation du système l’année suivante, surtout si
le design du jardin est conservé.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 41
42. Fermeture du site
/// Nettoyage du site
Une fois les végétaux enlevés et les bacs entreposés, un bon coup de balai s’impose.
Les derniers résidus de terre et de plantes doivent être dégagés pour ne pas obstruer
les drains, qui seront bien utiles durant l’automne pluvieux.
Enlever les végétaux des bacs. Déplacer les bacs à l’endroit où la Nettoyer les résidus encore
capacité portante du toit le permet. présents sur le toit.
Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin Crédit : Patrice Godin
42 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
43. conclusion
Conclusion
Le verdissement des toitures de bâtiments par l’agriculture en bacs est une manière
novatrice de rendre nos villes plus productives et de convertir des espaces inutilisés
en véritable oasis de fraîcheur. L’intérêt suscité par les plus récentes réalisations de
toits jardins pousse à croire que beaucoup apprécieraient reproduire l’expérience, mais
l’information encore limitée à ce sujet et la complexité présumée peuvent freiner l’émer-
gence de nouveaux jardins. Il est donc normal de bien s’informer avant de passer à
l’action, surtout lorsqu’on entrevoit un investissement de temps et d’argent. Lorsqu’on
prend le temps de planifier des projets de qualité, les bénéfices que procurent les toits
jardins sont d’autant plus grands. Les renseignements que recèlent les différentes sec-
tions de ce guide visent justement à favoriser la conception et la réalisation de projets
durables et agréables, tout en évitant les mauvaises surprises.
L’agriculture urbaine est un outil efficace pour améliorer la qualité de l’environnement
en ville et, par le fait même, la qualité de vie des citoyens. Les immeubles institutionnels
et commerciaux constituent donc des lieux privilégiés pour favoriser la multiplication
de nouveaux projets de ce genre. Que ce soit en installant des jardins ou simplement
en rendant les espaces inutilisés disponibles pour la culture potagère, les propriétaires
et gestionnaires de ces bâtiments peuvent jouer un rôle actif dans l’essor de villes pro-
ductives, écologiques et en santé.
« Les bœufs sont lents, mais la terre est patiente. »
(Pierre Falardeau, 1999)
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 43
44. Exemples de jardins sur les toits
Exemples de jardins
sur les toits
/// Culti-vert – Palais des congrès de Montréal
Culti-vert sur le toit du Palais des congrès Protection de géotextile et de tapis de caoutchouc
de Montréal. sur toiture d’élastomère.
Crédit : Patrice Godin Crédit : Patrice Godin
Superficie : 6 000 pi2, incluant la section de toiture végétale de type
extensif à gauche. (500 bacs)
Type de bacs : Alternatives, Biotop, Smart Pots
Étanchéité : élastomère
44 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
45. Exemples de jardins sur les toits
/// Fairmont Le Reine Elizabeth
Jardin de l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, Protection en bois sur toiture inversée.
à Montréal.
Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin
Superficie : 800 pi2 (100 bacs)
Type de bacs : Biotop
Étanchéité : toiture inversée
// Terrasse pédagogique Lucia Kowaluk
Toit-terrasse de l’immeuble du Centre d’écologie Les différents types de bacs présentés déposés
urbaine de Montréal, à Montréal. directement sur le revêtement en cèdre de l’Est.
Crédit : Patrice Godin Crédit : Patrice Godin
Superficie : 360 pi2 (20 bacs)
Type de bacs : Alternatives, Biotop et Smart Pots
Étanchéité : revêtement en cèdre de l’Est
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 45
46. Exemples de jardins sur les toits
/// Santropol roulant
Terrasse jardin du Santropol roulant, à Montréal. Bac Alternatives déposé directement
sur le revêtement en bois.
Crédit : Patrice Godin
Crédit : Patrice Godin
Superficie : 2 000 pi2 (70 bacs)
Type de bacs : Alternatives
Étanchéité : revêtement en bois traité
/// La Butineuse
Toit jardin La butineuse, à Québec. Protection en panneau de drainage
(Sopradrain 10G) sur membrane élastomère.
Crédit : Les Urbainculteurs
Crédit : Les Urbainculteurs
Superficie : 1 500 pi2 (125 bacs)
Type de bacs : Smart Pots
Étanchéité : élastomère
46 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
47. glossaire
glossaire
Désert alimentaire : zone d’une ville dépourvue de produits alimentaires de qualité
et à prix abordable.
Élastomère : un polymère présentant de bonnes propriétés élastiques, fréquemment
utilisé pour l’étanchéité des toitures de bâtiments.
EPDM (Éthylène propylène diène monomère) : type d’élastomère possédant une
bonne résistance aux rayons UV et aux variations de température, utilisé pour l’étan-
chéité des toitures de bâtiments.
Évapotranspiration : l’eau transférée du sol à l’atmosphère par évaporation et des
plantes par transpiration.
Fragmentation des habitats : phénomène de morcellement du territoire, généra-
lement causé par l’activité humaine, qui empêche une espèce vivante de se déplacer
comme elle le devrait.
Surface minéralisée : surface recouverte de matériaux imperméables, comme
la brique, l’asphalte ou le béton, qui favorise l’accumulation de chaleur et empêche
l’ bsorption de l’eau de pluie.
a
Toit vert extensif : toiture végétale d’une épaisseur de terreau d’environ 15 centi-
mètres qui demande peu d’entretien et qui demeure en permanence sur le bâtiment.
IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial 47
48. références
références
Alternatives. Des jardins sur les toits. En ligne. http://lesjardins.ca/?q=fr/kits. (7 août
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Volume 2. « Tableau C-2 de l’annexe C de la division B ». p. C-32.
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48 IMPLANTER DES JARDINS EN BACS SUR LES TOITS | Guide pour les milieux institutionnel et commercial
49. références
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